Le déploiement de l'armée gouvernementale syrienne à Afrine peut augmenter les risques d'un affrontement direct entre la Syrie et la Turquie, a déclaré à Sputnik Konstantin Kossatchev, président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération (chambre haute du parlement russe).
«Selon les médias, il y aurait une entente entre Damas et les Kurdes concernant le déploiement des forces armées gouvernementales à Afrine. Il n'est pas certain que cela soit une information fiable, raison pour laquelle les estimations doivent être provisoires et prudentes», a souligné M. Kossatchev.
«Dans le même temps, le risque d'affrontements directs entre la Syrie et la Turquie augmenterait, ce qui, dans la situation actuelle, pourrait à minima être qualifié d'indésirable», a déclaré Konstantin Kossatchev.
D'après lui, tous les acteurs impliqués dans le conflit syrien servent leurs propres intérêts et il est difficile de prédire la suite des évènements. C'est la raison pour laquelle la Russie se focalise sur la réconciliation des positions de toutes les parties, ce qu'elle a montré à Astana mais aussi à Sotchi, où a eu lieu le Congrès du dialogue syrien.
«Dans tous les cas, notre but est d'éviter une escalade des violences tout en attirant l'attention de toutes les parties impliquées sur la lutte contre le terrorisme […] C'est la Russie qui agit comme un facteur de stabilité en tant que l'une des peu nombreuses puissances bénéficiant de la confiance de la majorité des pays, et même de ceux dont les intérêts sont contraires. La Russie est aussi considérée comme la force la plus efficace dans la région de ces dernières années», a résumé M. Kossatchev.
Le 20 janvier, la Turquie a lancé l'opération Rameau olivier contre les Kurdes à Afrine, dans le nord de la Syrie. Damas a condamné les actions turques, tout en soulignant que la région faisait partie intégrante de la Syrie.