Selon le projet rendu public il y a quelques jours, pour l'année fiscale à venir l'armée américaine compte acheter près de 150.000 obus d'artillerie, ce qui représente une augmentation des fournitures de 825%. Selon Vzglyad.
A titre de comparaison, pour la prochaine année fiscale les forces armées américaines comptaient acheter 10 fois moins d'obus — seulement 16.573 munitions pour les obusiers de 155 mm. Le besoin en obus a donc soudainement augmenté de 825%.
Le directeur du budget de l'armée, Paul Chamberlain, note que l'Amérique «se prépare à participer à des conflits demandant des mesures fermes». Il affirme que l'armée ne manque pas d'obus, mais que les plans d'achat sont liés à la nécessité de renouveler l'arsenal. Les obus d'artillerie et d'autres munitions ont en effet une date de validité, et ils doivent être remplacés une fois arrivés à échéance. D'autant que les soldats ne lésinent pas sur les obus pendant les exercices.
D'après le sous-secrétaire de l'armée américaine Jack Daniels, la particularité des activités militaires auxquelles participent les USA ces 15 dernières années est qu'il s'agit de combats contre des groupes mobiles légèrement armés et ne nécessitant, à ce titre, presque pas d'armements lourds.
Quelque chose de sérieux se préparerait-il en Europe?
Le général Leonid Ivachov, président de l'Académie russe des problèmes géopolitiques, reconnaît que 150.000 obus ne représentent pas une quantité importante et affirme qu'ils seront «probablement envoyés au Moyen-Orient, en Afghanistan, en Irak et en Égypte, parce que les USA ont l'intention de rétablir leur domination dans cette région. Pour une hypothétique guerre en Europe, les Américains utiliseraient plutôt des missiles de croisière.»
Pour l'Initiative européenne de dissuasion, «des sommes d'argent aussi importantes sont allouées aux opérations d'expédition des USA pour mener des opérations sur le territoire d'autres pays», suppose Leonid Ivachov.
Et de poursuivre: «En cas d'attaque, le principal coup sera porté par l'artillerie, les obus réactifs et les missiles de croisière, et des hélicoptères seront utilisés».
Le président américain Donald Trump a proposé le plus grand budget militaire de l'histoire du pays. Et si le président avait demandé «seulement» 637 milliards de dollars, le Congrès a finalement accordé pour 2018 une somme encore plus élevée: 692 milliards de dollars — un record. La «cible» de ce budget sans précédent est connue. La Maison blanche a notamment demandé au congrès 6,3 milliards de dollars pour l'Initiative européenne de dissuasion, qui vise à réfréner l'«agression russe» dans la région. Il est prévu de dépenser cet argent pour renforcer la présence américaine sur le continent européen.
«Les congressistes ont même alloué plus d'argent que Trump n'en demandait. La rhétorique sur l'agression de la Russie a conduit à ce que les congressistes décident d'assurer leurs arrières. Tandis que la Russie ne manifeste aucune menace. Elle s'incline largement par rapport aux USA, et qui plus est à l'Otan, de par le nombre et la qualité des armements et même le niveau de formation des effectifs. Mais les USA préparent quelque chose de sérieux», estime Leonid Ivachov, soulignant qu'un nouveau commandement général des forces mobiles est créé en Europe.
«Les Américains ont activement utilisé l'artillerie de 155 mm. Les obusiers de campagne appuyaient les offensives de la coalition menée par les USA. Ils utilisaient occasionnellement des lance-roquettes multiples (LRM) HIMARS. De nombreux obus ont évidemment été tirés», a déclaré Alexeï Leonkov.
Dans le même temps, il n'exclut pas que les Américains se préparent à de nouvelles campagnes militaires. Il ne faut pas oublier que l'artillerie américaine et les LRM se trouvent notamment en Europe. «On ignore où iront ensuite ces munitions — si elles resteront en Amérique, si elles partiront en Europe ou dans le corps expéditionnaire de l'infanterie de marine», précise l'expert.
Par le passé, les Américains utilisaient encore plus de munitions: par exemple, 1,5 million d'obus ont été tirés pendant l'invasion de l'Irak en 2003.
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