Les représentants des communautés juives du Danemark, de Finlande, de Suède et de Norvège, ont publié une lettre ouverte adressée à Reykjavik dans laquelle ils réagissent à l'éventuelle interdiction sur le territoire islandais de la circoncision non-médicale des garçons âgés de moins de 18 ans.
Le projet de loi proposé en janvier 2018 est censé interdire ce rite religieux traditionnel et prévoit une peine d'emprisonnement allant jusqu'à six ans. Les dirigeants des communautés juives de Scandinavie estiment que cette mesure risque d'entraîner la disparition des juifs en Islande, pays où il n'y a pour l'instant pas de communauté juive organisée, mais qui compte quelques centaines de juifs et de musulmans.
Si ce projet de loi était adopté, «l'Islande serait le seul pays à avoir proscrit l'un des principaux rites, sinon le principal, de la tradition juive à l'époque moderne», estiment, dans la lettre commune, Aron Verständig, Dan Rosenberg-Asmussen, Ervin Kohn et Yaron Nadbornik.
Les représentants des communautés juives appellent les autorités islandaises à suivre l'exemple de la Finlande, où la tradition de la circoncision est protégée par la loi.
Le président de la Commission des Episcopats de la Communauté Européenne, le cardinal Reinhard Marx, a soutenu l'initiative des représentants des communautés juives ayant «dénoncé une mesure très grave et particulièrement inquiétante».
Comme l'a indiqué, dans une interview accordée à Euronews, Silja Dögg Gunnarsdottir, l'un des députés du Parti progressiste, la mesure d'interdire la circoncision proposée par les autorités islandaises vise à protéger les enfants.