Tahsin al-Halabi, grand connaisseur d'Israël et directeur adjoint de l'antenne syrienne des écrivains et journalistes palestiniens, ne pense pas que M.Netanyahou sera poursuivi, tout comme il ne l'avait pas été en 1999.
«Ce n'est pas la première fois que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou est interrogé dans une affaire de corruption. Après la fin de son mandat (pour rappel, il avait occupé le poste du Premier ministre de 1996 à 1999), son domicile avait été perquisitionné parce qu'il avait accaparé des biens qu'il aurait dû rendre à l'Etat», a déclaré l'expert.
Selon lui, M.Netanyahou évitera une condamnation. L'histoire d'Ehud Olmert, un des ex-Premiers ministres de l'État hébreu, condamné à six ans de prison et à une amende d'un million de shekels en 2014 [peine réduite en 2015 par la Cour suprême à 18 mois d'emprisonnement — ndrl], est une exception à la règle, estime M.al-Halabi.
Professeur de droit international à l'Université du Caire, Aiman Salamah pense, quant à lui, que Benjamin Netanyahou pourrait être emprisonné.
«Si la culpabilité du Premier ministre Benjamin Netanyahou est prouvée, il risque une amende ou une peine allant jusqu'à dix ans d'emprisonnement, comme ce fut le cas d'Ehud Olmert », a indiqué M.Salamah.
Cela étant, il estime que le Premier ministre ne sera pas obligé de quitter son poste si les enquêtes ouvertes contre lui se poursuivent.
«Il importe peu à la justice de savoir si Benjamin Netanyahou est Premier ministre ou simple citoyen d'Israël», a souligné le professeur.
En même temps, exercer les fonctions de Premier ministre de l'État hébreu ne protège pas d'une condamnation.
«Selon le droit international et le droit israélien, le poste occupé par un accusé ne l'exonère de répondre de la commission des crimes dont il est reconnu coupable et ne lui permet de bénéficier d'aucune circonstance atténuante», a constaté M.Salamah.
Benjamin Netanyahou est suspecté d'avoir reçu des cadeaux de valeur de cercles d'affaires et d'avoir essayé de se mettre d'accord avec le propriétaire d'un des plus importants quotidiens israéliens, le Yediot Aharonot, sur une couverture positive de son gouvernement. La police israélienne a déjà transmis les documents sur son affaire au procureur.