Le conflit en Syrie semble apparaitre de plus en plus comme un conflit régional. En témoigne l'escalade brutale, le 10 février avec la destruction d'un drone iranien par Tel-Aviv, d'un F-16 israélien et de douze sites sensibles sur le territoire syrien. Ces incidents peuvent-ils provoquer l'embrasement de la région?
Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik
A la question de la légalité de ces multiples escarmouches, François Nicoullaud, ancien ambassadeur de France à Téhéran, considère que le droit international n'est plus réellement appliqué par les belligérants: «il ne se passe pas grand-chose de légal en ce moment en Syrie, que ce soit l'entrée des Turcs dans la zone kurde, que ce soit les bombardements américains sur des troupes loyales à Assad. On est dans une situation de confusion extrême et les critères habituels de légalité internationale ont véritablement explosé en vol depuis un certain temps».
Il admet toutefois que Tsahal pénètre régulièrement en Syrie: «Israël a la mauvaise habitude d'intervenir sur le territoire syrien, c'est loin d'être la première fois. Cette fois-ci elle est intervenue avec encore plus de violence parce qu'elle a subi un échec, l'aviation israélienne a eu un avion de chasse descendu, ça n'était pas arrivé depuis le début des années 80».
François Nicoullaud note un changement de la position syrienne vis-à-vis d'Israël: «ce qui est notable, c'est jusqu'à récemment, les Syriens ne répliquaient pas […] ils ont commencé à répliquer, ils ont commencé à tirer des missiles anti-aériens lors d'une agression, il y a quelques semaines». L'ancien diplomate constate également que les frappes israéliennes ont frappé en Syrie des cibles bien précises: «les Israéliens disent que les Iraniens sont en train de créer des bases militaires dans plusieurs endroits de Syrie, peut-être même des ateliers de fabrication d'armes pour alimenter en particulier le Hezbollah […] Évidemment, l'Iran dément formellement […] c'est donc ces bases qui auraient été tout récemment frappées».