Les importateurs italiens de vin se frottent les mains avec un taux record de ventes en 2017. Celui-ci a été obtenu entre autres grâce à l'augmentation des importations en Russie de 47%.
Cela a notamment permis à Rome de remplir les caisses de l'État avec 10,5 milliards de dollars supplémentaires, dont 312 millions de dollars provenant des exportations en Russie de «vins de raisins», comme on les nomme dans les statistiques officielles.
«Il y a quelques années c'était la France qui était en première position surtout en valeur parce que la France peut proposer tellement plus de produits divers et diversifiés qu'aucun pays,y compris l'Italie», a souligné à Sputnik Oleg Boudaev, conseiller export pour le secteur des vins de Business France Russie.
Au total, les importations de vin italien en Russie ont augmenté de 47%, permettant aux vignerons italiens de gagner au total en 2017 la somme rondelette de 6 milliards d'euros, selon l'association des producteurs agricoles italiens Coldiretti.
«La meilleure performance avec un bond de 47% est enregistrée par la Russie où le vin est l'un des rares produits agro-alimentaires d'origine italienne non affectés par l'embargo», soulignent-ils.
«Souvent le slogan d'un producteur français, c'est "moi, je suis le meilleur producteur du monde, mon produit, c'est le meilleur produit du monde, soit vous achetez, soit vous n'achetez pas, c'est votre problème". Au XXIe siècle il faut être plus flexible parce que la concurrence est rude et notamment côté italien, et souvent les producteurs français ne comprennent pas ce message du temps», a poursuivi M.Boudaev.
«Je pense qu'il y a une question d'image du vin italien qui est aujourd'hui très bonne», souligne à Sputnik Roland Olvers, directeur Commercial Export Grande Europe de Vinadeis.
M.Boudaev ajoute notamment que le succès du vin italien est également expliqué par la popularité de la cuisine italienne partout dans le monde.
«Quand vous sortez dans les rues de Moscou ou même dans d'autres villes de Russie, vous trouvez plein de restaurants italiens. Evidemment un restaurateur russe ou italien propose en package un vin italien […]. Et ça, on n'en a pas côté français. La grande gastronomie française reste toujours quelque chose de mythique sauf que la cuisine, la gastronomie française reste très chère», a-t-il dit.
«Et puis après il y a la restauration italienne qui a pris une telle envergure dans beaucoup de pays que cela a entraîné en même temps une augmentation très importante de la présence du vin italien», estime à son tour Roland Olvers.
Entre novembre 2016 et novembre 2017, le montant des exportations de l'Hexagone vers la Russie est de 9,69 milliards de dollars, et dans ce chiffre, les importations des vins de raisins comptent pour 194 millions de dollars.
Entre novembre 2015 et novembre 2016, la France était pourtant le quatrième importateur le plus important en Russie après la Chine, l'Allemagne, les USA. L'Italie n'occupait à l'époque que la sixième position.
«De toute façon la France reste toujours parmi les leaders avec l'Italie», conclut M.Boudaev.