Pour argumenter le bien-fondé de l'adoption de cette loi, les autorités polonaises invoquent l'emploi injuste de l'expression «camps de la mort polonais», a rappelé Leslaw Piszewski dans un entretien accordé à Sputnik.
«Mais on sait très bien qu'il n'y avait pas de camps de concentration polonais. Il ne s'agissait en fait que des camps de la mort allemands nazis sur le territoire polonais. Seuls des idiots ignorant complètement l'histoire pourraient parler des "camps de la mort polonais"», a déclaré l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'il y avait toutefois un autre aspect de la nouvelle loi qui préoccupait Israël et les Juifs en général.
«Cette loi interdit notamment de dire et d'écrire des choses négatives sur l'État polonais et le peuple polonais. Quoi qu'il en soit, il arrivait lors de la Seconde Guerre mondiale que des Polonais persécutent les Juifs. Je ne parle évidemment pas de tout le peuple polonais! Il ne s'agissait que d'individus bien concrets qui sévissaient contre les Juifs», a précisé M.Piszewski.
Selon ce dernier, les formules imprécises, voire vagues, de la loi sur l'Holocauste sont préoccupantes, car elles permettent différentes interprétations.
«Toujours est-il que je reste optimiste et j'espère que tôt ou tard, on pourra en discuter des deux côtés. Je veux que le ton même des discussions sur cette loi change. […] J'ai bien l'impression que les autorités polonaises ont agi pour beaucoup sous l'influence de leur électorat, c'est-à-dire du parti PiS», a relevé l'interlocuteur de Sputnik.
Et de supposer qu'à peu près la même chose était arrivé en Israël où le parti du Premier ministre Benjamin Netanyahou voulait sans doute gagner plus de voix en prévision de prochaines élections.
«Il serait triste en effet si les intérêts politiques prenaient le pas sur le bon sens et la simple probité humaine», a résumé M.Piszewski.
Le Président polonais Andrzej Duda a signé la loi sur l'Holocauste pour défendre la Pologne contre ceux qui l'assimile aux crimes nazis. Cet acte prévoit trois ans de prison pour ceux qui accusent la nation polonaise d'avoir participé aux crimes commis par le Troisième Reich allemand.
Pour défendre le pays sur l'échiquier mondial et préserver son statut, il a été décidé d'éliminer l'expression «camps de la mort polonais», utilisée par les médias et les hommes politiques pour parler d'installations faites par les Allemands en Pologne occupée. D'après le chef de l'État polonais, cette loi «préserve les intérêts de la Pologne», sa dignité et la vérité historique.
Certains pays comme Israël, les États-Unis et l'Ukraine ont manifesté leur mécontentement à propos de ce document.