Pourquoi cette correction était-elle intervenue? Et devrait-on craindre le pire dans les mois à venir?
Rien n'a fondamentalement changé depuis la crise de 2008
La crise financière mondiale a commencé le 25 juillet 2007, après l'explosion de la bulle de l'immobilier aux États-Unis. Elle s'est aggravée après la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers le 15 septembre 2008 qui symbolise le passage d'une époque à une autre.
C'est aussi le moment où il devient clair qu'après avoir frappé la planète financière, la crise ne pouvait pas ne pas s'étendre à l'économie réelle, aux entreprises, aux ménages endettés, voire aux Etats, avec son cortège de restructurations, de faillites, de suppressions d'emplois et de tensions politiques. Bref, c'est le début de la crise des crédits hypothécaires (subprimes).
Or, au lieu de s'attaquer au nœud du problème, à savoir la dette abyssale que le système financier et monétaire international a cumulée, les banques centrales ont pris le chemin inverse en traitant cette crise de la dette comme une crise des liquidités. Des plans de sauvetage d'institutions bancaires et de rachat d'actifs douteux ont été lancés par les banques centrales: américaine, européenne, d'Angleterre et du Japon grâce aux programmes d'assouplissement quantitatifs QE, c'est-à-dire la planche à billets, en déversant dans le système financier de l'argent à des taux d'intérêts quasi nuls. Cette politique des banques centrales n'a non seulement rien réglé, mais a aggravé la situation. Quelques chiffres suffiront à s'en convaincre.
Ajoutons que les faibles taux pratiqués par la Réserve américaine ont surtout favorisé la spéculation sur les marchés financiers et pas les investissements dans l'économie réelle, donc la croissance a été ralentie au lieu d'être stimulée. Comme la nouvelle loi fiscale américaine, de décembre 2017, prévoyait une baisse d'impôts de 1.400 milliards de dollars pour les entreprises productives, c'est-à-dire hors secteur financier, en plus d'un relèvement des taux d'intérêts par la Réserve fédérale, un vent de panique a soufflé sur les bourses américaines. La raison est que la dette américaine va s'aggraver à cause de la contraction programmée des revenus de l'État fédéral conjuguée à un asséchement des liquidités dû au relèvement des taux par la Réserve fédérale, provoquant la correction des bourses US et inaugurant, probablement, un processus baissier de ces dernières.
Quelle évolution pourrait-on imaginer à la crise?
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