Le Kremlin pense qu'il n'est pas question d'une réduction réelle des forces stratégiques américaines mais d'un rééquipement d'une partie des vecteurs de missiles mer-sol balistiques stratégiques (MSBS) Trident II et des bombardiers B-52H de sorte à pouvoir récupérer leur potentiel nucléaire si besoin. La doctrine nucléaire des USA, publiée la semaine dernière, n'a fait que jeter de l'huile sur le feu, écrit mercredi le site d'information Gazeta.ru.
La Revue de la politique nucléaire des USA publiée en 2018 soutient tous les projets antérieurs de modernisation de l'arme nucléaire et le passage de ces plans à la phase pratique. Le texte réaffirme la vision américaine déjà formulée auparavant concernant le Traité START.
«Mais il est difficile de ne pas remarquer la principale différence avec la Revue de 2010, qui soulignait l'objectif de réduire les arsenaux nucléaires dans le monde entier, par rapport à la Revue de 2018 qui exige d'accroître les capacités des forces nucléaires américaines conformément aux prétendues nouvelles menaces russes», souligne le général Valeri Zaparenko, ancien directeur adjoint de la Direction générale opérationnelle de l'état-major russe.
Ce dernier souligne que dans la Revue de 2018 figurent des chapitres consacrés à la Corée du Nord, à la Chine et à l'Iran, mais que l'attention principale dans ce document est accordée à la Russie.
D'après les analystes américains, ces dernières années la Russie a investi beaucoup d'argent dans le développement de munitions spéciales à puissance réduite. Les experts américains supposent qu'en cas d'utilisation de l'arme nucléaire tactique par Moscou, l'Amérique n'aura pas de réponse appropriée à l'usage de ce type d'arme nucléaire et prétendent que cela apportera au Kremlin des avantages considérables dans un conflit nucléaire, ce qui forcera les USA à céder face à l'agression russe.
Selon les calculs des experts américains, la Russie dispose actuellement de près de 2.000 munitions spéciales tactiques, alors que les USA ne possèdent que quelques centaines de munitions nucléaires à puissance réduite déployées en Europe.
Au final, la Revue américaine suggère de mettre en service deux nouveaux types de munitions nucléaires: une ogive à puissance réduite pour les missiles balistiques des sous-marins, ainsi qu'une nouvelle ogive pour les missiles de croisière mer-sol tirés par des sous-marins.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.