Le ministre britannique de la Sécurité, Ben Wallace, a mis en garde contre des mesures spéciales du gouvernement pour les oligarques étrangers disposant d'une fortune excessive. Ainsi, les riches russes soupçonnés d'implication dans le crime organisé seront forcés d'expliquer aux autorités britanniques comment ils ont obtenu leur fortune leur permettant d'avoir un train de vie luxueux, a affirmé le gouvernement.
«Lorsque nous vous atteindrons, nous allons vous chercher et chercher vos avoirs et nous allons créer un environnement dans lequel vous serez mal à l'aise», a menacé M.Wallace dans un entretien au Times.
Mais alors, pourquoi cette focalisation sur la «mafia» russe, sans chercher de traces de corruption chez les poches des hommes d'affaires d'autres coins du monde? À titre d'exemple, les listes de Forbes des personnes les plus riches en citent une multitude, dont certains ont été accusés de corruption, d'autres soupçonnés… Tous disposant d'un patrimoine bien plus élevé que 70.000 dollars, ce qui égale la somme butoir annoncée par les autorités britanniques.
À analyser le classement de Forbes des personnes les plus riches, les ressortissants russes n'occupent que 10% du top 100 pour l'année écoulée.
En fait, Riyad a détecté et ensuite limogé plusieurs autres hommes d'affaires, princes et ministres en 2017: parmi eux, le chef de la Garde nationale saoudienne Metab ben Abdallah, le chef de la Marine Abdallah Al-Sultan et le ministre de l'Économie Adel Fakeih. Metab ben Abdallah, le premier à quitter le Ritz-Carlton de Riyad où il était enfermé avec d'autres Saoudiens, a notamment pu s'offrir de payer un milliard de dollars pour que les portes s'ouvrent vers sa libération.
Les cheikhs saoudiens, milliardaires sud-africains, brésiliens, indonésiens ou singapouriens… dont le plus pauvre a à sa disposition un milliard de dollars: Forbes divulgue les fortunes de ressortissants de plusieurs autres pays, outre la Russie. Et tout de même, la catégorie qui arrive en tête, juste derrière les crimes financiers, concerne «des Russes qui se sont engraissés grâce aux cadeaux du régime du Président Poutine», affirme le Times.
Pour ne pas laisser se poursuivre ce type de crime financier, s'armer contre la seule menace des «gangsters» russes, n'est-ce pas une approche un peu limitée, voire complètement dogmatique?