«Le Comité international olympique s'est joué un mauvais tour dans cette affaire, parce que […], il doit y avoir quelque chose de sacré», estime Andrei Chemerkin dans un entretien accordé à Sputnik.
Et de poursuivre:
«On a lancé le mouvement olympique non pas pour se mesurer par des ambitions politiques. Mais dans ce cas-là, les ambitions politiques ont défait à la fois le mouvement olympique dans son ensemble mais aussi le Comité international olympique même.»
En ce qui concerne la manière dont les athlètes russes ont été traités, Andrei Chemerkin, détenteur de l'or olympique de 1996 et du bronze de 2000 en haltérophilie, estime que le processus de contrôle des sportifs n'était pas secret:
«L'AMA s'est montrée comme une organisation infructueuse dans la lutte contre le dopage. N'importe qui peut ouvrir ces tubes à essai.»
Andrei Chemerkin explique que même si des sportifs étrangers commettent, eux aussi, des erreurs et se voient parfois aussi disqualifiés des compétitions, il s'agit toujours de mesures temporaires, alors que «les sportifs russes ont été disqualifiés à vie et sans aucun fondement, sans aucune preuve.»
Dans un sens, selon Andrei Chemerkin, cela endurcit l'esprit des sportifs, alors qu'il aurait été mieux si tout se passait normalement, si la situation avait été traitée «avec humanité»:
«Au lieu de ça, il n'y a que des différends politiques. Je n'arrive pas à comprendre, qu'est-ce qu'ils veulent de nous: nous couper le souffle, nous étouffer… mais pas par de tels moyens, en imposant des sanctions», conclut Andrei Chemerkin.
Cependant, à la veille de cet événement «tant attendu dans le monde entier», le champion olympique croise les doigts pour que tout se passe bien et que les sportifs russes se montrent aux JO avec toute leur dignité.
Le Tribunal arbitral du sport (TAS) a satisfait jeudi les appels de 39 sportifs russes présents aux JO de Sotchi 2014 et sanctionnés par le CIO.
Ainsi, le TAS a annulé la suspension à vie de 28 sportifs russes, leur permettant ainsi de participer aux JO d'hiver de Pyeongchang qui débutent le 9 février.
Le TAS a estimé que les preuves étaient «insuffisantes» pour établir des cas de dopage à l'encontre de ces sportifs soupçonnés d'avoir profité d'un prétendu système de dopage d'État qui vaut à la Russie d'être suspendue des JO d'hiver.
L'appel de 11 sportifs russes a été satisfait partiellement: la suspension à vie a été remplacée par une suspension des JO 2018.