Des affrontements armés entre les partisans de l'indépendance du Yémen du Sud et les forces gouvernementales à Aden ont fait au moins 20 morts, ainsi que plusieurs dizaines de blessés ce dimanche, a annoncé la chaîne de télévision Al Mayadeen.
Des médias émiratis annoncent que la raison officielle de l'aggravation de la situation est l'interdiction de tenir une manifestation pour demander la démission du gouvernement. Les autorités ont barré les entrées est et ouest de la ville et ont renforcé la présence des militaires dans les rues centrales. Les détachements armés sous contrôle du Conseil se sont alors emparés de plusieurs bâtiments gouvernementaux dans les quartiers de Khor Maksar, Dar Saad et Mansoura et ont perturbé le fonctionnement de l'aéroport.
Le Premier ministre du pays, Ahmed ben Dagher, a qualifié de tentative de coup d'État les heurts à Aden, siège du gouvernement yéménite après le début du conflit dans le pays. Il a exhorté les parties à un cessez-le-feu et les militaires à regagner leurs casernes afin d'éviter les violences. Le Président du pays, Abd Rabbo Mansour Hadi, a appelé à arrêter immédiatement les hostilités.
La confrontation entre les forces gouvernementales et les Houthis (appartenant au mouvement chiite Ansar Allah) fait rage dans le pays depuis août 2014. Elle est montée d'un cran après l'intervention, en mars 2015, de la coalition militaire dirigée par l'Arabie saoudite qui soutient les autorités du Yémen. Selon le Centre des droits et du développement yéménite, plus de 10.000 civils ont été tués depuis le printemps 2015 dans le pays. Les Nations unies font remarquer pour leur part que les trois quarts de la population, soit 22,2 millions d'habitants, ont besoin d'aide.