Des volontaires étrangers qui ont combattu aux côtés des Forces démocratiques syriennes contre Daech à Raqqa et combattent encore à Deir ez-Zor ont décidé de se rendre à Afrine pour soutenir les Kurdes contre l'armée turque. Ces Américains, Allemands, Britanniques ou Français se comptent d'ores et déjà par dizaines, a indiqué Redur Xelil, un responsable des FDS, cité par les médias.
Si la Turquie interpelle les étrangers qui combattent dans les rangs des Unités de protection du peuple (YPG), une milice kurde considérée comme terroriste par Ankara mais soutenue par Washington, elle sera en droit de les traduire en justice, a déclaré à Sputnik Ümit Pamir, ancien délégué permanent turc auprès de l'Alliance atlantique.
«Si ces terroristes sont fait prisonniers par les militaires turcs ou s'ils se rendent eux-mêmes, ils pourront être jugés et condamnés par la justice turque pour des crimes commis contre l'État turc, et cela ne posera aucun problème juridique. La Turquie peut juger les étrangers qui combattent aux côtés des Kurdes », a insisté l'interlocuteur de Sputnik.
Et notamment d'ajouter que rien ne prévoyait l'extradition obligatoire de ces individus vers le Royaume-Uni ou un autre pays d'où ils seraient originaires.
L'ex-ambassadeur a rappelé par ailleurs que le problème des terroristes étrangers avait déjà été abordé lors de la lutte contre Daech.
«La Turquie peut s'en tenir à une stratégie similaire à l'égard des citoyens d'autres pays qui combattent aux côtés des YPG. […] Pour la Turquie, toutes ces personnes sont des combattants terroristes, et Ankara intervient contre tous les éléments terroristes et ce, indépendamment de leur identité ou de leurs origines», a poursuivi M.Pamir.
Selon ce dernier, les services de sécurité turcs ont régulièrement arrêté des terroristes étrangers qui essayaient de se rendre en Syrie via la frontière turque. Ankara les renvoyait dans leurs pays d'origine et en informait les services compétents des États respectifs.
«Dans ce cas précis, la Turquie peut aussi signaler aux États étrangers la nécessité d'adopter des mesures de sécurité appropriées», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
L'état-major turc a annoncé le 20 janvier le lancement de l'opération Rameau d'olivier contre les milices kurdes positionnées dans la région d'Afrine. Dimanche, une opération terrestre a débuté.
Damas a fermement condamné les actions d'Ankara, rappelant qu'Afrine était une partie indissociable de la Syrie. Moscou a pour sa part appelé tous les belligérants à la retenue et a exhorté à respecter l'intégrité territoriale de la Syrie.