En appelant à discuter de l'opération dans la région d'Afrine au Conseil de sécurité des Nations unies, la France veut sans doute déclarer sa position et son droit de participer au règlement du conflit syrien, a déclaré à Sputnik Can Ünver, spécialiste des questions de sécurité.
«Les pays de l'Europe sont fermes dans leur intention de jouer la "carte kurde"», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de critiquer la déclaration récente de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
«Elle se dit fort préoccupée et prétend que les milices des Unités de protection du peuple kurde (YPG) "combattent Daech". Mais c'est la Turquie qui combat effectivement Daech. Selon nos informations, lors de l'opération de Raqqa, les milices YPG ont laissé partir les terroristes de Daech et relâché les membres de Daech détenus en prison à condition qu'ils combattent la Turquie», a poursuivi l'expert.
Selon ce dernier, l'opération turque sur Afrine préoccupe sérieusement l'Occident parce qu'Ankara a laissé clairement entendre en lançant cette opération qu'elle couperait court à toutes les tentatives pour créer un corridor kurde dans la région.
«Si l'Occident renonce enfin à jouer la "carte kurde", il comprendra que la lutte menée par la Turquie le protège lui-même contre la menace terroriste. Néanmoins, l'Europe se comporte toujours comme si on était au XIXe siècle et ne voit pas en la Turquie une alliée de l'Otan, mais voit en elle l'Empire ottoman», a constaté l'interlocuteur de Sputnik.
Il a par ailleurs estimé que la coopération turco-russe préoccupait manifestement l'Occident.
«Si la France aborde le sujet [opération Rameau d'Olivier] au Conseil de sécurité de l'Onu, elle aura choisi le camp du terrorisme», a déclaré en amont le ministre turc des Affaires étrangères Mevlut Cavusoglu.
L'état-major turc a annoncé le 20 janvier le lancement de l'opération «Rameau d'olivier» contre les milices kurdes positionnées dans la région d'Afrine. Dimanche, le début d'une opération terrestre a en outre été annoncé.
Damas a fermement condamné les actions d'Ankara, rappelant qu'Afrine était une partie indissociable de la Syrie. Moscou a pour sa part appelé toutes les parties belligérantes à la retenue et a exhorté à respecter l'intégrité territoriale de la Syrie.