A l'occasion de la conférence du Forum International de la Cybersécurité, Gérard Collomb, a annoncé un plan de lutte contre les cybermenaces: création d'une grande agence de cybersécurité européenne, 800 postes de cyber-gendarmes et cyber-policiers, et le développement de programmes de formation et de sensibilisation au cyber-risque dans les écoles… Quel est l'enjeu du Forum, qui se déroule à Lille mardi et mercredi? Ecoutons l'analyse de Boris Charov, présent sur place. Il est PDG du site Dr WEB, éditeur de solutions de sécurité informatique.
Il a plusieurs rôles. A la première place, la sensibilisation des utilisateurs et leur éducation vis-à-vis des menaces dans le cyber espace. La plupart dégâts causés par les cybercriminels sont dus au niveau très bas des utilisateurs, des ordinateurs, et des outils mobiles. Deuxième chose, la coordination des forces de l'ordre et du secteur privé, qui est dédié à la lutte contre le cyber crime, c'est-à-dire des sociétés qui proposent des solutions de sécurité, qui proposent des services de sécurité. L'Etat est évidement à la tête des activités, voire coordonne d'un seul centre. Très souvent, on voit un grand ensemble de propositions sur le marché, un grand nombre d'acteurs. Et pourtant, le crime fait son jeu. A chaque fois les dégâts sont catastrophiques. Donc, le rôle de l'Etat, dans ce sens, est d'unir les efforts de ceux qui sont du côté de l'Etat, et de ceux qui sont du côté du secteur privé […]. Comme le disent les policiers ou les représentants de la gendarmerie, il y a beaucoup de choses à faire… La lutte contre le cyber crime ne peut pas exister au niveau national. Il doit être au niveau international, je dirais même mondial. Le rôle de l'Etat est indiscutable, c'est son domaine d'activité: unir des gouvernements, les forces de l'ordre, pour que les criminels ne se cachent pas derrière les murs nationaux.
Ce sont des criminels, qui cherchent à s'enrichir en violant la loi. Pour 99% d'entre eux, ce sont des groupes, parce qu'il est impossible de faire ça de manière individuel. Il y a le partage des rôles, le partage des fonctions, et plus le groupe est organisé, plus il arrive à dérober les biens des gens. L'information est un grand bien, mais on ne prend en considération que l'argent, qui coule des comptes bancaires. Par contre, l'information qui s'écoule, n'est jamais comptée.
Peut-on parler d'explosion de la criminalité numérique?
Etant donné que notre quotidien est de plus en plus connecté (téléphones, jouets, voitures, supermarché, etc.), à quoi faut s'attendre à l'avenir?