Les virus grippaux sont responsables chaque année d'environ 650.000 décès, provoqués notamment par les infections respiratoires qui en découlent, par exemple, la pneumonie. L'Organisation mondiale de la Santé (OMS) a révélé le 14 décembre dernier l'impact de la grippe sur la mortalité. Les chiffres sont «compris entre 290.000 et 650.000 décès». Ces données sont supérieures à celles de la décennie précédente, lorsque le nombre des morts dues à la grippe était estimé entre 250.000 et 500.000.
Et si, en Russie, les médecins ne font que se préparer à la bataille décisive contre la grippe, leurs homologues français subissent déjà l'assaut du fléau. Car cette année, l'épidémie de grippe est particulièrement virulente en France: 936.000 personnes ont consulté un médecin pour un état grippal et la maladie a déjà fait 70 morts, révèle le dernier bulletin épidémiologique de Santé publique France. Les spécialistes se veulent pourtant réconfortants et assurent, selon le bulletin hebdomadaire du 17 janvier dernier, que le pic est probablement atteint dans la plupart des régions et que l'épidémie est en phase décroissante dans le pays. Ils constatent que cette année les virus responsables touchent davantage les jeunes.
CARTES — Grippe: plus d'un million de personnes ont consulté, l'épidémie semble marquer le pas https://t.co/yHuR6XNn9E pic.twitter.com/sToSD7x2Pv
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Et voici que les chercheurs ont établi une nouvelle particularité de la grippe: il s'avère qu'on n'a jamais vu plus… antisexiste. La grippe se montre plus indulgente envers les femmes. Lorsque celles-ci se sentent simplement indisposées, les hommes, eux, déballent leurs mouchoirs et prévoient plutôt de prendre un congé maladie. Pourquoi? Il s'avère que les cellules immunitaires sont très sensibles à la testostérone et aux œstrogènes. Si la première exerce une action calmante sur ces cellules, les seconds encouragent les petits défenseurs de nos organismes à produire plus d'anticorps et de protéines qui détruisent les agresseurs et stoppent l'inflammation, aidant à ralentir la propagation du virus.
Un professeur de médecine familiale canadien, Kyle Sue, a réussi à établir, après avoir étudié un grand nombre d'études scientifiques sur l'impact des symptômes de la grippe sur les deux sexes, que les hommes opposaient une plus faible réaction immunitaire à la maladie.
«Ce n'est pas que les hommes exagèrent leurs symptômes, mais simplement ils ont une réaction immunitaire plus faible aux virus des maladies respiratoires, ce qui fait que les taux de morbidité et de mortalité sont plus élevés chez eux que chez les femmes», a-t-il indiqué dans un article publié par le British Medical Journal.
En outre, il cite les résultats d'un sondage selon lequel les hommes ont besoin de deux fois plus de temps pour se rétablir d'une grippe.
Une équipe de recherche du laboratoire NISE (NeuroImmunologie, Stress et Endocrinologie) de l'Université d'Ottawa semble appuyer l'idée que la grippe masculine n'est pas un mythe, mais un fait.
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L'Université Memorial de Terre-Neuve a établi pour sa part que la responsabilité en incombait à… l'homme de Néandertal. En effet, les individus de sexe masculin présentaient une réaction immunitaire plus faible face aux virus qui les empêchaient de chasser. Selon les experts, une telle réaction à la grippe était une importante stratégie de survie pour les hommes de cette époque, car elle obligeait ceux-ci à rester dans les cavernes, ce qui leur permettait de préserver leur énergie et qui leur évitait les attaques des prédateurs auxquelles les femmes, qui ne chassaient pas, étaient beaucoup moins soumises. La grippe «masculine» peut être considérée ainsi comme un avantage dans l'évolution, car elle a permis de préserver de nombreuses vies parmi le sexe fort.
Une étude de l’Université du Maryland présentée à l’Académie des Sciences américaine (PNAS) constate des cas de grippe transmis simplement via l’air contaminé juste par la respiration, sans besoin de toux ou d’éternuement #sante #infirmiere https://t.co/giqi8Gg5sm
— CROI ile de France (@CROI_ile_France) 20 janvier 2018
Pour ce qui est de la propagation de la grippe, une toute nouvelle étude américaine, publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), vient de découvrir que le simple fait de respirer peut contaminer l'air avec le virus de la grippe et permettre la transmission de la maladie.
«Nous avons examiné 355 volontaires souffrant d'une maladie respiratoire aiguë et rapporté 142 cas d'infection grippale confirmée qui ont fourni 218 échantillons d'air exhalé», a indiqué dans un rapport l'équipe menée par le Dr Milton, professeur de santé environnementale à l'Université du Maryland.
Les échantillons ont été étudiés dans quatre situations différentes: au moment où ils respiraient normalement, au moment où ils prononçaient un discours, pendant qu'ils toussaient et pendant qu'ils éternuaient. Il est évident que la contamination de l'air était plus importante avec la toux et les éternuements, mais elle l'était même quand les volontaires respiraient, sans tousser ni éternuer.
Maintenant que vous savez (presque) tout sur la grippe, voici les principaux conseils de l'OMS pour lui faire face.
Éviter tout contact étroit avec des gens qui ne semblent pas bien portants.
Se laver les mains à l'eau et au savon fréquemment et soigneusement.
Dormir suffisamment, s'alimenter correctement et conserver une activité physique.