Henri Schoeman, un triathlète sud-africain de 26 ans qui peut se targuer d'une carrière sportive brève mais impressionnante, a été testé positif à la prednisolone, un glucocorticoïde utilisé pour améliorer les performances, selon une nouvelle fuite de courriels internes du personnel du Comité international olympique (CIO), que le groupe de pirates Fancy Bear s'est procuré.
Tues — In bed, in tears, unable to train because of a fever.
— SuperSport (@SuperSportTV) 19 августа 2016 г.
Thurs — Wins a #Bronze medal.
Well done, @H_Schoeman! pic.twitter.com/3DMUAoqrDo
Cependant, tenant compte de la chasse aux sorcières autour des sportifs russes et de leur participation aux Jeux olympiques d'hiver 2018, aucune mesure n'a été prise à l'encontre de M.Schoeman et aucune enquête pour violations des règles antidopage n'a été lancée.
D'un résultat d'analyse anormal
La chaîne de correspondance fuitée, dont le groupe de pirates Fancy Bear s'est emparé, date du 22 août 2016, soit un jour après la fin des Jeux à Rio.
Le premier courriel, envoyé par le membre du personnel Pascal Waeber au docteur Richard Budgett, directeur médical et scientifique du CIO, indique qu'un nouveau «résultat d'analyse anormal» a été identifié sans aucune autorisation d'usage à des fins thérapeutiques (AUT). Ces dernières autorisent les athlètes à prendre des médicaments interdits afin de soigner des maladies.
En répondant, Budgett a fait remarquer que le cas «peut ne pas avoir besoin de découler d'un résultat d'analyse anormal» selon la façon dont le médicament a été administré.
«Pourriez-vous, s'il vous plaît, trouver le FCD [Formulaire de contrôle de dopage, ndlr] dès que possible et soit me le scanner soit m'envoyer les substances déclarées… Je devrai vérifier si le médecin de Rio 2016 l'a vu et s'il n'y a aucune preuve d'un parcours interdit, une notification de résultat d'analyse anormal devra être envoyée. Je vois qu'il a remporté la médaille de bronze», a écrit M.Budgett.
Il s'est avéré que l'utilisation par le sportif de prednisolone a été marquée sur son Formulaire de contrôle de dopage, mais aucun signalement n'a été envoyé au CIO.
Pourtant, la consommation a été déclarée avant le 17 juillet 2016, «bien avant que les Jeux n'aient commencé». Cela veut dire que toute autorisation d'usage à des fins thérapeutiques remonterait à cette période.
Mais pas à un fin mot de l'histoire
Le résultat de cet échange de messages est inconnu, et il est étonnant que depuis l'époque le nom de Schoeman n'ait jamais été lié au dopage. Pourtant, la méthode par laquelle le sportif s'est administré le médicament demeure un mystère.
La prednisolone est interdite par l'Agence mondiale antidopage (AMA) lorsqu'elle est utilisée oralement, par voie rectale ou injectée dans la circulation sanguine ou dans un muscle, puisqu'elle est capable de produire «un sentiment d'euphorie, ce qui peut donner un avantage injuste à des athlètes».
Interesting research paper on cycling performance improvement from prednisolone. https://t.co/79gW0Mj4Ve
— Andy Critchlow (@baldersdale) 15 сентября 2016 г.
Ainsi, les sportifs ne peuvent appliquer le médicament que localement, pour des éruptions cutanées, sauf si une AUT est délivrée.
Plus égal que…
Cette révélation intervient alors que le monde se prépare pour les Jeux olympiques d'hiver de 2018 au milieu d'une enquête antidopage en cours qui a interdit à de nombreux sportifs russes de prendre part à cette compétition, et cela malgré leurs tests négatifs.