Un agent antidrogue sous couverture devient un partisan de la légalisation du cannabis

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Entre 1993 et 2007, Neil Woods a été l’un des meilleurs agents infiltrés de la brigade des stupéfiants de la police britannique. Auteur du livre intitulé Good Cop, Bad War, il a confié à Sputnik que tout ce qu’il avait fait sous couverture n’était qu’«une perte de temps».

Des caïds de la drogue sont souvent mis derrière les barreaux pour un cumul de peines s'élevant à un siècle, mais tout ce temps en prison ne permet absolument pas de stopper le trafic de drogues dures qui circulent toujours dans les rues britanniques, a déclaré à Sputnik Neil Woods qui, dans l'exercice de ses fonctions, s'était fait souvent passer pour un accro au crack ou à l'héroïne.

​«Chaque année, la police améliore ses performances dans l'arrestation des trafiquants de drogue, et la méthode la plus efficace des gangsters pour riposter est l'utilisation de la peur et de l'intimidation contre les informateurs potentiels. Ma carrière d'agent infiltré était une perte de temps. Tout ce que j'ai fait, c'est rendre la vie de ces gens vulnérables encore plus insupportable», a affirmé l'interlocuteur de l'agence.

© Photo Neil WoodsNeil Woods aujourd'hui
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Et d'expliquer que les techniques de la police mettaient ces gens déjà affaiblis dans des situations encore plus risquées.

«La terreur est la plus grande arme des criminels en bandes organisées. Plus ils sont mis sous pression par la police, plus ils vont exercer ce pouvoir de terreur qui rend les gens vulnérables», a poursuivi M.Woods.

Selon ce dernier, la propagande de la guerre contre la drogue exagère le problème et des recherches montrent que seulement 10% des utilisateurs développent un problème de drogue.

«Le temps est proche pour un changement d'attitude du gouvernement envers les drogues en raison de l'évolution des perceptions de la société», estime Neil Woods, directeur de LEAP UK.

En novembre 2012, déçu, il a mis un terme à sa carrière, qu'il estimait trop stressante. Mais au fil des années, il devenait de plus en plus désabusé par rapport au contrôle des lois antidrogues et des techniques d'infiltration qu'il a vu être mises en action et qu'il a utilisées lui-même.

Il estime que l'unique moyen efficace de lutte contre la drogue passe par la régulation du marché et qu'il faut l'arracher au crime organisé.

«La Californie a déjà réglé son marché du cannabis, et le Canada en fera de même en juillet», a rappelé l'interlocuteur de Sputnik.

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