Le Pakistan, qui a perfectionné ses moyens nucléaires tactiques, a qualifié ces propos «d'invitation au conflit nucléaire». Les relations entre les deux voisins se sont encore aggravées alors que Washington renforce sa pression sur Islamabad, jusqu'à présent son allié dans la région. Selon le quotidien Nezavissimaïa gazeta.
«Nous allons montrer qu'ils bluffent. Si un ordre est donné nous ne dirons pas que nous ne pouvons pas traverser la frontière parce qu'ils ont l'arme nucléaire», a déclaré le général. «C'est une déclaration très irresponsable, une invitation au conflit nucléaire. Si c'est ce qu'ils veulent nous les invitons à mettre à l'épreuve notre détermination», a rétorqué Khawaja Asif.
Les dessous de cet «échange de politesses» est alarmant: le Pakistan modernise son arme nucléaire tactique car il y voit le seul outil de dissuasion de l'Inde face à une nouvelle guerre contre le Pakistan avec l'usage de moyens conventionnels.
Et de poursuivre: «C'est pourquoi les militaires indiens tiennent compte de l'éventualité d'une riposte. Or l'Inde, comme la Chine, s'est engagée à ne pas utiliser l'arme nucléaire en premier. Il est donc question d'un scénario de conflit où l'Inde utiliserait des forces terrestres. En ce sens, l'Inde est supérieure au Pakistan en termes d'effectifs, bien que le Pakistan dispose d'une armée relativement puissante. A l'époque du conflit de 2001-2002, l'Inde avait mis au point la doctrine du Cold Start («démarrage à froid») prévoyant des frappes préventives de l'armée de terre sans utiliser l'arme nucléaire contre les principaux centres en profondeur sur le territoire pakistanais. Cette doctrine serait utilisée en cas d'organisation d'un puissant attentat en Inde depuis le territoire pakistanais.» Surtout, les Indiens sont prêts à lancer les premiers une telle attaque pour prévenir une éventuelle offensive nucléaire du Pakistan — qui ne s'est pas engagé à ne pas utiliser l'arme nucléaire en premier.
Mais Washington — allié du Pakistan depuis la Guerre froide — renforce également sa pression sur Islamabad. Le président américain Donald Trump a accusé le Paksitan de «mensonge et duperie», après quoi les USA ont annoncé la suspension de leur aide militaire destinée au Pakistan. Le ministre pakistanais de la Défense a réagi en disant que le Pakistan ne partagerait plus de renseignements avec les USA. Le ministre Asif a jeté de l'huile sur le feu en disant que «le Pakistan et les USA n'étaient plus alliés».
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