«Oui, j’ai signé cette pétition, et cependant, il me paraît absolument nécessaire aujourd’hui de souligner mon désaccord avec la manière dont certaines pétitionnaires s’octroient individuellement le droit de se répandre dans les médias, dénaturant l’esprit même de ce texte. Dire sur une chaîne de télé qu’on peut jouir lors d’un viol est pire qu’un crachat au visage de toutes celles qui ont subi ce crime. Non seulement ces paroles laissent entendre à ceux qui ont l’habitude d’user de la force ou de se servir de la sexualité pour détruire que ce n’est pas si grave, puisque finalement il arrive que la victime jouisse. Mais quand on paraphe un manifeste qui engage d’autres personnes, on se tient, on évite de les embarquer dans sa propre incontinence verbale. C’est indigne», a-t-elle expliqué dans sa lettre adressée à Libération, soulignant toutefois que «rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon, sans quoi je ne l’aurais pas signé».
«Va-t-on brûler Sade en Pléiade? Désigner Léonard de Vinci comme un artiste pédophile et effacer ses toiles? Décrocher les Gauguin des musées?», s’est-elle interrogée.
«J’admire son intelligence»
Si le fait qu’elle a signé le manifeste des 100 a sollicité une vague de mécontentement, la publication dans Libération de sa lettre a fait changer en clémence le courroux de la Toile.
«Bref Catherine Deneuve est bien meilleure quand elle signe sa propre tribune», constate Xavier Alberti.
Un texte fort. Éprouvant de vérités. Je vous invite à le lire. https://t.co/rqpjGtYm71 #CatherineDeneuve @libe
— Carole Llewellyn (@CaroleLlewellyn) 15 janvier 2018
Certains ont trouvé que les explications qu’elle a données dans sa lettre étaient plus convaincantes que toutes les tentatives de la défendre entreprises après qu’elle a signé la tribune collective.
Je trouve ce texte de Catherine Deneuve dans @libe beaucoup plus digne et intéressant que tout ce qui a été dit pour la défendre — ici ou dans les médias — après la navrante et maladroite tribune du Monde: https://t.co/yS6rAhhzkZ
— Nicolasbdf (@Nicolasbdf) 14 janvier 2018
Ou encore que la lettre était plus efficace que la tribune elle-même:
La lettre de #CatherineDeneuve @libe aurait pu avantageusement remplacer le salmigondis équivoque de Collectif des 100 femmes @lemondefr
— Philippe Bilger (@BilgerPhilippe) 14 janvier 2018
D’autres internautes ont souligné l’intelligence de l’actrice:
Quand j’étais petite j’admirais sa beauté, maintenant j’admire aussi son intelligence #Deneuve #metoo
— Sandrine Sarroche (@sarroche) 15 janvier 2018
Catherine Deneuve : «Rien dans le texte ne prétend que le harcèlement a du bon» https://t.co/wB8adsm7tQ via @libe
Voici pourquoi Catherine #Deneuve, par son intelligence, son expérience et son exigence, se hisse une fois encore largement au dessus des lazzis obscurantistes de ses détractrices et de ses détracteurs. [via @libe] https://t.co/4kjydvLnIB
— Jérôme Godefroy ® (@jeromegodefroy) 15 janvier 2018
Ce qui n’a pas empêché certains de faire preuve de scepticisme.
Je propose à @libe qui dans sa grande générosité a su libérer du jour au lendemain, une couv, une page entière, pour les plates excuses de Madame #CatherineDeneuve, de faire de même, pour les victimes de violences sexuelles.
— C. Dreux (@Dreuze29) 15 janvier 2018