Qu'ont de commun les radicalismes islamistes en Tunisie et en Russie, pays éloignés de près de 3.000 km et appartenant à des aires culturelles différentes?
«Il s'agit de la même mouvance, d'une nébuleuse. Le fait qu'on retrouve, en Syrie, aussi bien des Maghrébins et des Ouzbeks ou des Tchétchènes peut-être significatif à cet égard», a expliqué à Sputnik Neji Jalloul, directeur général de l'Institut tunisien des études stratégiques (ITES).
«La Tunisie voudrait bénéficier de l'expérience de la Russie dans la lutte contre le terrorisme en Asie centrale. Les Russes sont également intéressés par notre expérience, qu'on a développée et accumulée au fil des ans, dans la zone d'Afrique du Nord, élargie au Sahel, au sujet duquel nous avons aussi développé une expertise», développe Neji Jalloul.
«Le principe c'est de coopérer en matière de radicalisme, d'échanger les approches et les études. Sachant que le volet d'échanges de renseignement échoit, plutôt, aux ministères de l'Intérieur», a précisé l'officiel tunisien.
Autre sujet d'échanges, le cyberterrorisme, qui peut se définir comme les attaques à grande échelle à l'encontre des systèmes informatiques d'un État, est «un risque auquel les Tunisiens sont confrontés». À ce titre, il fait aussi partie des champs de coopération entre l'ITES et son homologue russe (et indien).
Cette rencontre s'inscrit dans le cadre d'un regain de la coopération de part et d'autre, remarquable depuis 2015, soit peu après l'élection du président Béji Caïd-Essebsi. Au-delà de la volonté de la Russie de conforter sa présence en Afrique du Nord, celle de la Tunisie de diversifier ses partenaires,
«Il y a aussi des problèmes qui intéressent les deux pays, comme la Libye, au sujet de laquelle on partage, Tunisiens et Russes, des positions communes», a conclu le Directeur général de l'Institut tunisien des Études stratégiques.