Violences contre les policiers: «Sans nous, pas de guerre contre le terrorisme»

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Des actions concrètes, le soutien des magistrats, des évolutions législatives pouvant garantir la célérité de la réponse et l’effectivité de la peine – voici quelques attentes formulées par les syndicats reçus par Gérard Collomb 10 jours après l’agression des policiers à Champigny-sur-Marne. La réunion portera-t-elle ses fruits?

L’agression de deux policiers pendant la nuit de la Saint-Sylvestre alors qu’ils intervenaient après une rixe à Champigny-sur-Marne a fait couler beaucoup d’encre et a été évoquée par le Président de la République lors de ses premiers vœux à la presse. Or comme l’a souligné Frédéric Lagache, secrétaire général adjoint du syndicat Alliance police nationale, il est temps qu’on aille au-delà des paroles et applique les promesses formulées depuis plusieurs années.

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Les syndicats de la police ont été reçus le 10 janvier par Gérard Collombe  - Sputnik Afrique
Les syndicats de la police ont été reçus le 10 janvier par Gérard Collombe

Coopération entre la police et les magistrats

Interrogé sur ce qu’il attendait de la réunion avec le ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, organisée ce mercredi, soit 10 jours après la dernière agression retentissante, il a rappelé qu’aussi bien le ministre que le Président de la République ainsi que leurs prédécesseurs avaient exprimé leur soutien aux forces de l’ordre et avaient pointé l’indispensabilité de mesures pour sanctionner les coupables. Or, selon lui, la réalité est que 15 policiers sont blessés par jour suite à des agressions, ce qui veut dire qu’«à un moment donné, au-delà des paroles, il faut des actes forts».

«Quel que soit le dispositif dérogatoire qu’ils veulent mettre en place, il faut un dispositif pour que ces individus aillent directement en prison», a-t-il expliqué.

Et d’ajouter que, selon lui, pour aboutir à des résultats il fallait que les policiers et les magistrats marchent dans le même sens.

«Nous, on ne veut pas s’opposer aux magistrats, on veut que les magistrats soient avec nous dès lors, bien évidemment, où les infractions et les faits sont constitués», a expliqué Frédéric Lagache.

À l’issue de la réunion, il s’est montré déçu, soulignant que les syndicats attendaient qu’outre le ministre de l’Intérieur, la ministre de la Justice s’implique et si tel n’est pas le cas le Président de la République en personne.

Célérité de la réponse et effectivité de la peine

En moyenne, 6.000 policiers sont chaque année victimes de violences, dont près de la moitié sont blessés, ce chiffre a été rappelé lors de la rencontre. Les policiers sont en attente d’initiative qui pourrait permettre et garantir à la fois la célérité de la réponse et l’effectivité des peines qui sont prononcées, a pour sa part rappelé à l’issue de la réception Éric Morvan, chef de la police nationale.

Plus optimiste que l’interlocuteur précédent, ce dernier a pointé que le ministre de l’Intérieur avec la garde des Sceaux travaillaient à cet égard «pour apporter effectivement des réponses concrètes à ces deux préoccupations».

Pour quand des réformes?

Or, comme le rappelle Yves Lefebvre, secrétaire général SGP Police, en octobre 2015, peu après la fin d’une manifestation sur la place Vendôme, le Premier ministre, la garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur de l’époque ont dit qu’ils avaient entendu. Or, selon lui, rien n’est arrivé depuis.

«Moi, j’attends de ce gouvernement qui se veut, semble-t-il, volontairement réformateur, […] effectivement qu’il impose des réformes pour protéger ses policiers», a-t-il souligné.

«Bien évidemment, en collaboration avec nos collèges de FO-Magistrats pour qu’on puisse prendre attache avec Mme Belloubet et in fine nous on se profile sur une demande d’audience à Emmanuel Macron qui devrait partir sans délai pour qu’on puisse effectivement exposer et travailler de concert», a encore précisé M.Lefebre.

Et d’attirer l’attention sur le fait qu’il fallait que le gouvernement aide les policiers et que les agressions qui avaient lieu n’étaient pas normales.

«Parce que sans nous, pas de guerre contre le terrorisme et bien évidemment pas de police de sécurité au quotidien. Pour le moment, moi, je suis dans la négociation, j’ai confiance, je pense, je suis même convaincu que le ministre a bien reçu notre discours, passera les messages. Maintenant, c’est au Président de la République de prendre des mesures qui s’imposent», a-t-il conclu.

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