La «diplomatie du cheval» n'est qu'un des symboles qu'a voulu mettre en avant le Président français envers son homologue chinois. Répondant à la diplomatie du panda, Emmanuel Macron a offert à Xi Jinping un cheval de la Garde Républicaine et l'Élysée présente ce cadeau comme «un geste diplomatique, […] un geste d'amitié envers son hôte».
Ce don cache un accord de partenariat entre la Garde Républicaine et les autorités chinoises pour, toujours selon l'Élysée, «accompagner le développement de ce secteur en Chine». L'accord inclue des missions d'expertise en Chine ainsi que la formation de soldats chinois en France.
Emmanuel Macron, dans son discours prononcé à Xian, l'une des futures étapes incontournables des «Nouvelles routes de la soie», a appelé à prendre part au projet pharaonique défendu par M.Xi. Rappelant que l'Europe avait été l'un des artisans de ces routes par le passé, il a rappelé sa volonté que «la France et l'Europe soient au rendez-vous offert par la Chine».
Il a également défendu une prise de position franche des gouvernements français et chinois pour définir les secteurs dans lesquels la Chine et l'Europe ont un intérêt mutuel à collaborer et à s'accorder sur les secteurs que chaque partie est en droit de vouloir protéger, dans le but de favoriser les échanges économiques et commerciaux. Il déclarait ainsi:
«Il faut définir avec clarté les secteurs où nous pouvons coopérer et ouvrir nos marchés de part et d'autre et ceux où nous ne voulons pas le faire.»
L'économie ne monopolisera cependant pas l'ensemble du déplacement de M.Macron en Chine. Lors de ses rencontres avec M.Xi, il est prévu que les deux hommes abordent plusieurs sujets diplomatiques majeurs.
Le Président français souhaiterait quant à lui associer la Chine à la lutte contre le terrorisme au Sahel. Une telle coopération permettrait en effet de soulager l'effort consenti par la France dans la région.
Il a également souligné la «nécessité d'un leadership franco-chinois» pour relancer la bataille climatique et a annoncé qu'il allait proposer à M.Xi de préparer un «réhaussement de nos engagements» en prévision de la COP24 qui aura lieu fin 2018 en Pologne.
Désireux de «faire entrer la relation [franco-chinoise] dans une nouvelle ère», il a déclaré le 8 janvier qu'il reviendrait «au moins une fois par an en Chine», et a ainsi démontré sa volonté de faire de Pékin un partenaire privilégié. Au-delà des symboles, Emmanuel Macron doit cependant corriger deux choses: l'énorme déficit commercial de la France avec la Chine et celui de l'Europe dans les nouvelles routes de la soie. Pas sûr que les chinois acceptent…