«Une vague de protestations en Iran, à la veille du Nouvel an, est, en premier lieu, un symptôme de certains processus politiques intérieurs du pays. Les indicateurs sociaux-économiques influencent ce qui se passe, mais ils ne sont pas pires comparés à ceux d'autres pays de la région et même par rapport aux indicateurs iraniens de l'année précédente: le PIB par habitant, selon les données des agences internationales, est de 5.300 dollars (c'est de 4,5% supérieur aux chiffres de l'année 2016, une fois et demie plus que celui de l'Égypte et de deux fois plus que celui de l'Ukraine)», a indiqué M. Kossatchev.
Selon lui, bien qu'il reste élevé, le taux d'inflation est à son plus bas depuis 25 ans. Le taux de chômage de 8-9,5% est inférieur à celui de la Turquie (11,6%).
Pourtant, certains indicateurs économiques sont capables de jouer le rôle de détonateur: «la hausse des prix des œufs de poule de 100 % en une semaine a été le déclencheur pour un grand nombre des manifestants», a-t-il noté.
En même temps, souligne le sénateur, il ne faut pas oublier de possibles facteurs extérieurs d'autant plus que l'Iran a été désigné comme étant «l'ennemi №1» pour la sécurité des États-Unis et que Donald Trump a ouvertement soutenu les manifestants en évoquant «des régimes oppresseurs» et la lutte du peuple iranien pour ses droits démocratiques.
Le sénateur a également rappelé que la télévision israélienne avait récemment rapporté que les États-Unis et Israël auraient signé le 12 décembre un accord de coopération secret pour contrer la politique iranienne.
«Bien sûr le facteur extérieur existe dans les protestations en Iran, même s'il ne domine pas. Je crois que la vague de protestation va bientôt s'adoucir sans provoquer de révolution, mais «les acteurs» se sont montrés. Téhéran doit être vigilant et doit comprendre que certaines puissances sont intéressées à ce que le printemps arabe se transforme en printemps persan. Pas aujourd'hui ni demain, mais après demain peut-être», a conclu le sénateur.
Plus tôt, une action de protestation avait réuni près de 200 personnes à Mechhed (nord-est). Critiquant la situation économique dans le pays, les manifestants ont scandé des slogans anti-gouvernementaux. Les forces de l'ordre ont interpellé 52 personnes pour participation à des meetings non autorisés et destruction de la propriété de l'État.
Parallèlement, le conseiller spécial du président du parlement, Hossein Amir Abdollahian, a mis en garde les États-Unis contre une interprétation erronée des motivations des manifestants, soulignant que les revendications économiques formulées par la population et la rébellion étaient deux choses différentes.