C'est une longue histoire, les premiers inspecteurs de l'État sont venus au Forteto dès 2013, mais le scandale n'a éclaté qu'en mai dernier quand le Sénat a approuvé la création d'une commission d'enquête parlementaire sur les activités de cette secte, a raconté Sergio Pietracito à Sputnik.
«Par ailleurs, l'approbation de la Chambre des députés était nécessaire et elle se faisait attendre. Le 30 août, le pape François a rencontré les victimes du Forteto. Ensuite, il y a eu la décision de la Cour de cassation, mais le verdict définitif n'a été prononcé qu'à la veille de Noël», a précisé l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'il ne s'agissait pas que du fondateur de la secte, le «prédicateur» Fiesoli, mais d'une dizaine de personnes qui avaient été inculpées dans ce dossier.
«Nous insistons pour qu'on nous présente des excuses. Il faut que nos médias parlent enfin de cette tragédie, beaucoup en Italie n'en étant pas même au courant. Les structures du pouvoir doivent enfin se soucier de ceux qui ont vécu ces horreurs, c'est-à-dire des enfants qu'elles avaient elles-mêmes envoyés dans cette secte», a poursuivi le militant.
La coopérative agricole «Forteto» qui est connue depuis les années 1970 comme un gros producteur de fromages pour l'exportation, entre autres, vers l'Océanie, les États-Unis et les Émirats arabes unis, s'est avérée être une secte où une multitude d'abus sexuels sur mineurs se sont produits. Tout en gagnant des millions d'euros, le «Forteto» a brisé la vie de plus d'un millier d'enfants.
«À part des problèmes judiciaires, il est nécessaire de parler de la responsabilité des politiciens et des institutions de l'État dans les horreurs qui se sont produites dans la secte pendant ces 40 ans», a constaté l'interlocuteur de Sputnik.
Selon ce dernier, l'association des victimes poursuit sa lutte.
«Pour le moment, la coopérative "Forteto" manque de courage pour demander pardon pour ce qui est arrivé dans la secte. Pourtant, son conseil d'administration est composé soit d'inculpés, soit de membres de la secte qui ont menti sous serment», a regretté en conclusion M.Pietracito.