Les objectifs de cette mission militaire, bien que «no combat», ne sont pas tout à fait explicites, a déclaré Giampiero Venturi à Sputnik.
«Il existe un risque, voire un danger immense, pour les militaires italiens, la situation étant très délicate. […] C'est qu'il n'y a pas au sein de l'Union européenne de structure concrète et nul ne sait qui répond de quoi», a expliqué l'interlocuteur de l'agence.
Et de rappeler que la France avait depuis longtemps une forte influence sur le territoire du Niger et du Mali.
«Elle n'entend sans doute pas partager avec qui que ce soit les fruits de son héritage africain», a précisé l'expert.
Il indique qu'au Niger, le gouvernement ne contrôle pratiquement pas le territoire du pays, dont le sud est en grande partie dominé par Boko haram, alors qu'au Mali et en Algérie, d'autres groupes djihadistes opèrent et que le trafic d'armes y est largement répandu.
«L'entraînement de policiers et de militaires locaux ressemble plutôt à une sorte de justification de la part de l'Italie. Cela pourrait être fait par d'autres pays qui se trouvent d'ores et déjà sur le territoire du Niger, notamment par les Allemands qui ont déjà déployé leur base à l'aéroport de Niamey», a poursuivi M.Venturi.
Selon lui, il est pour le moins insensé de qualifier cette mission de «no combat».
«Si cette mission militaire ne prévoit pas d'éventuelle autodéfense ni d'opérations contre des groupes paramilitaires opérant au Niger, elle n'a tout simplement pas de sens», a estimé l'interlocuteur de Sputnik.
Pour ce qui est de la possibilité pour contenir la crise migratoire, il ne voit pas de perspectives à court terme.
«Pour le moment, l'UE a abandonné l'Italie à son sort, et les belles paroles de Bruxelles ne restent que des paroles», a regretté le journaliste, en indiquant qu'on parlait toujours beaucoup sans rien faire rien de concret.
L'Italie compte déployer jusqu'à 470 soldats au Niger à la demande de Niamey, afin de renforcer le contrôle du territoire de ce pays par lequel transitent de nombreux migrants.