Dans une interview à Sputnik, les danseurs japonais Erika Asai et Hayato Nishijima ont évoqué leur vie en Russie ainsi que leurs sentiments par rapport au milieu russe du ballet.
L'aventure russe d'Erika Asai a commencé en 2004, lorsque, participant à un concours de ballet au Japon, elle a été aperçue par un membre russe du jury qui l'a invitée à Moscou. Devant cette proposition, la jeune fille a avoué avoir éprouvé toute une gamme d'émotions allant de la joie à l'anxiété. À son arrivée en Russie, son plus grand problème était la langue russe, qu'elle ne parlait absolument pas. Elle a dû se fier à son intuition pour pouvoir suivre les instructions du chorégraphe. En dehors des répétitions, Erika s'est mise à apprendre assidument le russe. À l'école où elle faisait ses études, il y avait beaucoup d'étrangers, ce qui l'a rassurée au début.
«Ce qui m'a frappée le plus, c'est l'attitude amicale des professeurs et des élèves, leur obstination pendant les cours ainsi que le sentiment de cet "univers du ballet"», a-t-elle confié.
Hayato Nishijima de son côté a vécu son immersion de façon tout à fait différente. Il a joué au football jusqu'à 12 ans, sans avoir aucune passion pour le ballet. Néanmoins, ayant devant les yeux l'exemple de sa mère qui faisait du ballet, un jour il a voulu s'y essayer lui aussi. C'est alors qu'il a commencé à prendre des cours particuliers. Néanmoins, sa mère lui a dit que s'il voulait faire du ballet sérieusement, il devait aller en Russie. Dans son cas, la méconnaissance de la langue ne faisait pas obstacle, puisque, explique-t-il, la langue du corps est compréhensible pour tout le monde. Ayant fini ses études, il a décidé de revenir un jour en Russie.
Bien que leurs expériences soient différentes, les deux jeunes se sont rencontrés au théâtre «Ballet de Moscou» par pur hasard. Ayant vécu quelque temps au Canada, Erika a compris que la Russie lui manquait et elle a voulu revivre l'expérience russe. De manière tout à fait fortuite, elle a appris l'existence de ce théâtre où travaillait déjà Hayato Nishijima.
«Le travail dans l'équipe moscovite donne la possibilité d'apprendre et de comparer des écoles et des techniques de ballet différentes, européennes, russes ou japonaises. Elles ne se ressemblent pas. Le répertoire du «Ballet de Moscou» est tellement varié et original qu'il faut être souple non seulement de corps mais aussi d'esprit», raconte-t-elle.
D'après Hayato Nishijima, il est toujours bon pour un artiste de travailler dans des pays et des théâtres différents.
«Le ballet russe, c'est le classique raffiné, c'est le maintien de traditions et des canons. Et même dans cette troupe, qui ne monte pas de ballets classiques et mène des expériences risquées, on ressent cet attachement aux traditions du ballet», raconte-t-il à son tour.
Dans l'équipe, Nishijima affirme se sentir parfaitement à l'aise et se dit fier de se voir confier des rôles principaux.
«Prêt à danser n'importe quoi juste pour avoir l'occasion de danser», explique-t-il.
Même si la passion pour le ballet unit les deux danseurs, leurs vies en dehors du théâtre sont totalement différentes.
En revanche, Hayato Nishijima déborde d'énergie. Il passe son temps libre avec ses amis, aime regarder des vidéos et fréquente avec plaisir les théâtres musicaux pour voir d'autres artistes du ballet. Dans la cuisine russe, il préfère le borchtch. Chaque année, il rentre au Japon pour passer les fêtes de fin d'années avec sa famille.