Le Président américain Donald Trump ne reviendra sans doute pas sur sa décision malgré la résolution de l'Assemblée générale des Nations unies, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik Aiman Abdel Shafi, professeur de relations internationales et spécialiste des questions relatives aux États-Unis.
«L'Amérique a montré son vrai visage vilain quand sa déléguée permanente auprès des Nations unies a évoqué les cotisations des États-Unis à l'Onu. Quoi qu'il en soit, les Américains n'ont pas réussi à persuader leurs alliés, et tout particulièrement les Arabes, de voter en faveur de la décision de Trump et de reconnaître Jérusalem comme capitale d'Israël», a souligné l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter qu'ils avaient tout de même pu influer sur certains pays, notamment sur le Canada.
«Pour la première fois de l'histoire, les États-Unis se sont mis à intimider ouvertement d'autres pays. Néanmoins, les Américains n'y gagneront rien. Ils l'ont fait pour Israël. Nous voyons qu'ils sont prêts à nuire à leurs propres intérêts sur la scène internationale pour faire plaisir aux Israéliens. Toujours est-il que je ne vois tout simplement pas d'autre explication à la démarche de Washington», a poursuivi le politologue.
Selon ce dernier, les Arabes doivent mettre à profit cet échec de Washington et contraindre le Président américain à revenir sur sa décision sur Jérusalem.
«Cet échec politique et diplomatique de Washington s'explique principalement par l'arrogance des États-Unis qui sont habitués à prendre leurs décisions à partir des positions de forces», a conclu Aiman Abdel Shafi.
Le 6 décembre dernier, Donald Trump avait annoncé que les États-Unis reconnaissaient Jérusalem comme capitale d'Israël et que l'ambassade américaine y serait transférée. L'initiative a provoqué la colère du monde arabe et des émeutes dans les territoires palestiniens.
L'Assemblée générale de l'Onu a approuvé à une large majorité des voix la résolution contre la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État hébreu. 128 pays ont voté en faveur de cette résolution, neuf contre, 35 autres se sont abstenus.21 pays n'ont pas pris part au vote.