Washington cherche déjà depuis longtemps un prétexte pour cesser d'accorder une assistance financière à d'autres pays membres des Nations unies, a déclaré à Sputnik Oya Akgönenç Muğisuddin, ex-députée du parlement turc.
«Les États-Unis menacent ouvertement d'autres pays de sanctions financières parce qu'ils enragent de se retrouver dans une telle situation. Ils ont posé un ultimatum aux pays avant le vote: soit vous soutenez sans réserve notre décision unilatérale, soit vous serez sanctionnés», a résumé la situation Mme Muğisuddin, conseillère aux affaires internationales du président du parti islamique traditionnel turc Saadet, qui n'est pas représenté au parlement.
L'interlocutrice de Sputnik a toutefois admis qu'il ne revenait évidemment qu'aux États-Unis et à eux seuls d'accorder ou non une aide unilatérale à tel ou tel pays.
«Pourtant, un tel comportement de l'administration américaine concernant la question du vote sur le statut de Jérusalem montre que Trump […] s'en sert à titre de prétexte pour cesser d'aider d'autres pays, prétexte qu'il cherche depuis déjà un certain temps», a estimé la politologue.
Elle s'est félicitée du fait que, malgré les menaces et les pressions américaines qui se poursuivraient sans doute à l'avenir, les pays qui avaient voté contre la décision des États-Unis avaient manifesté leur attachement au principe de la suprématie de la loi.
Jeudi, l'Assembée générale de l'Onu a approuvé à une large majorité des voix la résolution contre la décision des États-Unis de reconnaître Jérusalem comme capitale de l'État hébreu. 128 pays ont voté en faveur de cette résolution, neuf contre, 35 autres se sont abstenus.21 pays n'ont pris part au vote.
Le 6 décembre dernier, le Président américain Donald Trump avait annoncé que les États-Unis reconnaissaient Jérusalem comme capitale d'Israël et que l'ambassade américaine y serait transférée. L'initiative a provoqué la colère du monde arabe et des émeutes dans les territoires palestiniens.
Le Président turc Recep Tayyip Erdogan a espéré que l'administration américaine prendrait en considération le résultat de ce vote et reviendrait sur sa «déplorable décision». Hélas, constatent les observateurs, tel n'est toujours pas le cas, bien que les États-Unis se trouvent en quelque sorte sur la sellette, leur choix étant condamné par une large majorité des membres de la communauté internationale.