Les générations futures renonceront à l’alcool pour n’en boire que très rarement, elles préféreront des boissons spéciales qui auront les mêmes effets relaxants ou énergisants, mais sans provoquer de maux de têtes, de nausées et d’autres conséquences négatives, a annoncé le journal International Business Time citant David Nutt, professeur à l’Imperial College London et ancien chef du conseil consultatif sur l’abus des drogues (ACMD) auprès du gouvernement britannique.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’alcool a causé 3,3 millions de décès dans le monde en 2012, ce qui représente 5,9% du nombre total des morts. La consommation d’alcool est la troisième cause de mortalité évitable aux États-Unis — le tabagisme arrive en première position, devant une mauvaise alimentation couplée à la sédentarité. En Russie, 500.000 personnes meurent tous les ans en raison de la consommation excessive d’alcool. En plus des coûts évidents pour le système de santé, l’alcoolisation de la population exerce aussi une pression considérable sur le système judiciaire, les services sociaux, etc. Bref, si l’homme ne buvait pas d’alcool, les pays seraient plus riches et les villes plus propres et sûres.
Mais les gens aiment boire de l’alcool pour notamment se socialiser. Il existe même une théorie selon laquelle les ancêtres des humains sont descendus des arbres pour obtenir de l’alcool: les fruits fermentés gisant sur le sol se sont révélés être une meilleure source d'énergie que ceux qui murissaient sur les branches. Plus tard, l’alcool a stimulé le développement de la créativité chez l’homme et a accéléré l’évolution de la langue, de l’art et de la religion.
En 2013, le chercheur a annoncé qu’il avait isolé des composés chimiques fonctionnant comme de l’alcool, mais ne provoquant pas d’intoxication. Ces composés affectent aussi les récepteurs GABA, les principaux neurotransmetteurs inhibiteurs dans le cerveau. Ils produisent donc le même effet que l’éthanol – le cerveau commence à produire plus de dopamine et de sérotonine, ces hormones de bonheur. Mais l'impact de «l'alcool synthétique» sera sélectif ce qui permettra d’éviter la gueule de bois et la perte de coordination, affirme le site de l’Imperial College London.
Dans une interview accordée au journal The Guardian, M.Nutt a expliqué que son alcool synthétique, ou «alcosynth» serait en effet un dérivé des benzodiazépines. Ces substances à effet sédatif sont actuellement utilisées pour traiter l'anxiété, l'insomnie et le syndrome de sevrage. Mais selon M.Nutt, l’alcosynth n'est pas un équivalent des sédatifs. En plus, il assure que l’effet produit par l’alcosynth peut être «supprimé», c'est-à-dire que l’organisme humain pourra éliminer très rapidement cette substance synthétique.
Selon M.Nutt, après trois premiers verres d’alcosynth, on obtient le même effet qu’après deux cocktails alcoolisés. Mais la personne ne peut pas s’enivrer davantage ce qui est bon pour la santé.
La plupart des gens ne consomment pas de l’alcool pour s’intoxiquer, mais pour se détendre et la science donc doit trouver une alternative inoffensive, affirme le professeur.
Selon le journal The Washington Post, au moins deux substituts artificiels à l'alcool créés par l'équipe de M.Nutt ont été testés sur l'homme, mais malheureusement, seuls leurs créateurs peuvent juger de leur efficacité. Ces dernières années, les chercheurs tentent d'attirer des investissements pour leur projet. Selon leurs estimations, il faut 9,4 millions de dollars pour partir à la conquête des marchés britannique, européen, américain ou canadien. Dans le même temps, Alcarelle reconnaît que les investisseurs sont peu susceptibles de réaliser un bénéfice dans les 3-4 années suivant le lancement du produit.
On peut également trouver d’autres produits donnant le même effet anti-stressant que l’alcool. Mais ils ne peuvent pas jouer le même rôle que l’alcool dans la socialisation.
Et pour l’heure, la meilleure façon d’éviter la migraine du lendemain reste la modération…