En mai 1986, deux semaines après la catastrophe de la centrale nucléaire soviétique de Tchernobyl, Tokyo accueillait un sommet des pays du G7. Selon des documents rendus publics par le ministère japonais des Affaires étrangères, les autorités nippones ont œuvré pour faire exclure des documents du sommet toute expression de préoccupation face au désastre survenu à l'URSS.
Grâce à ces efforts, la déclaration finale du sommet n'a évoqué que l'importance du nucléaire civil et de son utilisation plus large à l'avenir.
Cette étrange prise de position s'expliquerait par le fait qu'à l'époque le Japon développait son propre programme nucléaire, et la tragédie de Tchernobyl aurait pu empêcher ce processus.
Un quart de siècle plus tard, c'est le Japon qui a connu une catastrophe nucléaire dont l'ampleur a égalé celle de Tchernobyl sur l'échelle internationale de classement des événements nucléaires (INES). Dans le sillage du désastre de Fukushima, le Japon a fait temporairement arrêter l'ensemble de ses réacteurs nucléaires qui produisaient un tiers de l'électricité consommée dans le pays.