Néanmoins, il ne faut jamais oublier que ce processus reste particulièrement risqué et représente des défis importants pour les ingénieurs et les scientifiques d'aujourd'hui. Ainsi, parmi les problèmes qui restent à l'ordre du jour, les échecs de lancement de satellites sont malheureusement plus fréquents qu'on ne pourrait le croire. Comprendre les causes essentielles de ce problème et en tirer des leçons pourrait dans l'avenir réduire le nombre de lancements avortés.
Explosion d'Ariane 5: un échec qui pèse lourd sur le budget.
D'après le rapport de la commission d'experts, l'explosion d'Ariane 5 a été provoquée par une erreur de conception d'un logiciel informatique.
Le principal accusé dans cette histoire est le système de référence inertielle (SRI), qui permet de calculer la position exacte de la fusée pendant le décollage.
«C'est la perte totale des informations de guidage et d'altitude, 37 secondes après le démarrage de la séquence d'allumage du moteur principal, qui est à l'origine de l'échec d'Ariane 501», ont affirmé les experts, cités par la Libération.
Si l'échec d'Ariane 5 n'a été ni le premier, ni le dernier dans cette liste, il reste toutefois parmi les plus coûteux.
Il est évident que depuis toutes ces années, de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine, parsemés aussi bien de succès que de défaites. Les problèmes techniques qui surviennent au moment ou peu de temps après le lancement demeurent parmi les plus importants.
Ainsi, en 2016, soit 20 ans après l'explosion d'Ariane 5, deux lancements sur 85 se sont soldés par un échec, dont un russe, le Progress MS-04, lancé le 1er décembre du cosmodrome Baïkonour à l'aide d'un lanceur Soyouz, et un chinois, le Longue Marche 4C, depuis le centre de Taiyuan et lancé le 31 août.
Si une défaillance technique a été détectée pour Progress MS-04, aucune annonce officielle n'a été faite par Pékin.
Deux autres échecs majeurs se sont également produits au cours de cette année.
Destruction d'un Falcon 9.
Les webcams installées autour du complexe de tir ont montré un épais nuage de fumée noire, toujours présent plus de trois heures après l'incident, qui n'a heureusement fait aucune victime.
Dans un communiqué publié le 2 janvier sur son site Internet, SpaceX a annoncé avoir terminé l'enquête sur l'explosion du Falcon 9.
Dans son rapport, SpaceX a confirmé que l'explosion du lanceur avait été provoquée par l'explosion initiale d'un des trois réservoirs d'hélium logés à l'intérieur du réservoir d'oxygène liquide de l'étage supérieur du lanceur. Cette explosion a généré des ondes de choc qui ont vaporisé l'oxygène liquide. Les fines gouttelettes de vapeur qui se sont alors formées ont enflammé le kérosène, qui a fait voler en éclat le lanceur et le satellite à son bord.
Échec d'un atterrisseur expérimental qui s'écrase à l'atterrissage sur Mars.
La mission du module Schiaparelli devait notamment permettre de valider les techniques de rentrée atmosphérique et d'atterrissage qui seraient mises en œuvre par de futures missions martiennes européennes.
D'après les conclusions de la Commission, l'ordinateur de bord aurait indiqué de façon erronée que la sonde se trouvait en position complètement renversée (tête en bas), ce qui n'était pas le cas puisque Schiaparelli était encore suspendu sous son parachute. La détection de cette erreur fatale a été déterminante dans le cadre de la réalisation du projet ExoMars.
C'est d'ailleurs la deuxième fois que l'Europe spatiale échoue à faire atterrir en douceur un engin sur Mars, 13 ans après les mésaventures de l'atterrisseur britannique Beagle 2, précise Le Temps.
Hélas… L'année 2017, qui n'a pas encore touché à sa fin, a déjà été marquée par cinq échecs spatiaux.
Une des plus petites fusées orbitales du monde s'écrase lors du lancement au Japon.
Selon la chaîne de télévision nationale japonaise NHK, la fusée SS-520-4, d'une longueur de 9,5 mètres, d'un diamètre de 0,52 mètre et pesant 2,6 tonnes, avec une charge utile de 4 kg, a décollé autour de 8h30 heure locale à partir du Centre spatial d'Uchinoura dans le Sud-ouest du Japon.
La fusée portait un micro-satellite de 35 cm de hauteur et pesant 3 kg. Toutefois, selon l'Agence japonaise d'exploration aérospatiale (JAXA), les systèmes de communication ont mal fonctionné après le lancement de la fusée, ce qui a mis fin à l'allumage du deuxième servomoteur. La fusée est tombée en mer au Sud-est d'Uchinoura.
Du Rocket Lab LC-1 néo-zélandais à la fusée russe Soyouz-2.1b.
Les défaillances techniques ont également été à l'origine d'autres fiascos, notamment celui de la fusée de petite charge néo-zélandaise Rocket Lab LC-1 en mai dernier, puis de la Longue Marche 5 chinoise, en juillet, suivi du lanceur de l'agence spatiale indienne Polar Satellite Launch Vehicle en août et de la fusée russe Soyouz- 2.1b en novembre.
Si les trois premiers échecs étaient importants mais relativement peu coûteux, ceux du lanceur chinois et russe ont pesé lourd sur le budget des programmes spatiaux de ces deux pays.
Échec du plus gros lanceur chinois.
«Une anomalie a été détectée durant le vol» fut la seule déclaration de l'agence Chine Nouvelle pour expliquer cet accident.
Échec de la fusée russe Soyouz-2.1b.
L'importance du développement des programmes spatiaux pour la communauté internationale est indiscutable, ce qui explique les grosses sommes budgétaires qui y sont attribuées. Le coût élevé de fabrication d'appareils spatiaux ne permet pas de réaliser fréquemment de nombreux tests identiques.
Pour cette raison, une analyse détaillée et une compréhension plus profonde des causes des fiascos lors des lancements est nécessaire afin d'éviter pareilles défaillances dans l'avenir, ce qui permettra de mieux encadrer la réalisation de programmes spatiaux.