Un an après l'élection présidentielle, la tendance en vogue dans les cercles de mécontents est toujours de blâmer la Russie pour l'élection de Donald Trump. Selon un récent sondage, deux Américains sur cinq, soit 40%, sont persuadés que la Russie a «modifié l'issue du vote» et orchestré la victoire du dirigeant américain. N'ayons pas le triomphe modeste: peut-être l'ampleur du problème est plus grande qu'il n'y paraît et la Main du Kremlin y est impliquée plus qu'on le croit?
La «réussite» de la Russie s'avère impressionnante: le candidat républicain a obtenu le 8 novembre dernier 304 votes de grands électeurs, alors que 270 étaient nécessaires pour l'emporter. Par conséquent, Trump est sorti victorieux avec 56,5% contre 4,2% pour Hillary Clinton — une vraie raison d'y traquer des traces russes inexistantes, n'est-ce pas? Surtout dans le contexte où il n'est plus certain qu'aucun des deux candidats ne soit préférable pour la Russie.
Un sondage réalisé par l'Université de Quinnipiac (Connecticut) a analysé un panel de 1.211 votants, une goutte d'eau dans la population américaine qui s'élève à 325,8 millions. Ainsi, 57% de ce millier de personnes apprécient défavorablement le bilan de Donald Trump dans le bureau ovale, alors que 37% d'entre eux le jugent positif.
Non, la partie mécontente de ces 1.211 personnes ne pensera jamais que la Russie aurait pu aspirer à un tout autre résultat. Il semble qu'ils veulent croire en l'«ingérence» russe avec la même obsession avec laquelle certains s'acharnent à trouver la vie extraterrestre (au moins la plupart de ce nombre modeste de sondés). Quelle conviction la prochaine fois?