La communauté internationale, et particulièrement l'initiative tripartite pour la Libye montée par ses voisins, continuera à soutenir le gouvernement d'entente nationale de Tripoli, quelques heures après que le Maréchal Haftar a annoncé l'expiration de son mandat et de l'accord qui l'avait institué.
Les ministres engagés dans cette initiative, initiée par le président tunisien en février 2017, se sont alignés, en s'en félicitant, sur une déclaration du Conseil de sécurité à propos de «la situation en Libye», en date du 14 décembre 2017. Les Nations unies y rappelaient leur soutien à l'accord politique de Skhirat au Maroc, signé le 17 décembre 2015, et au gouvernement d'entente nationale qui en est l'émanation.
«L'accord de Skhirat a doté le gouvernement de Fayez Sarraj d'un mandat renouvelable une seule fois. La date butoir ayant été atteinte, il sera difficile désormais de faire pression sur le parlement (pro-Haftar, ndlr) pour compléter, comme prévu, le paysage institutionnel et politique libyen», a déclaré à Sputnik Rafaa Tabib.
Cette annonce pourrait préfigurer, pour Tabib, la marche de l'armée du Maréchal Haftar sur Tripoli, «profitant de ce vide institutionnel». Une initiative qui risque, toutefois, d'exposer Haftar à des sanctions internationales, ainsi qu'il a lui-même révélé dans son discours.
La Libye patauge dans l'instabilité politique et sécuritaire depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, chassé du pouvoir par une insurrection soutenue par une coalition militaire internationale.
Depuis, le pays est partagé en deux centres de pouvoir, l'un à l'Est, l'autre à l'Ouest, alors qu'une multitude de médiations, régionales et internationales, se poursuivent sous l'égide des Nations unies.