Le gouvernement libyen tiraillé entre soutiens internationaux et contestation locale

© SputnikLes ministres des Affaires étrangères algérien, tunisien et égyptien, Abdelkader Messahel, Khemaïes Jhinaoui et Sameh Chokri, à Tunis, le 17 décembre 2017
Les ministres des Affaires étrangères algérien, tunisien et égyptien, Abdelkader Messahel, Khemaïes Jhinaoui et Sameh Chokri, à Tunis, le 17 décembre 2017 - Sputnik Afrique
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Le Maréchal Haftar a annoncé l’expiration du mandat du gouvernement d’entente nationale soutenu par la communauté internationale, laquelle entend procéder à une « injection de légitimité » pour sauvegarder le seul cadre existant de solution politique en Libye.

La communauté internationale, et particulièrement l'initiative tripartite pour la Libye montée par ses voisins, continuera à soutenir le gouvernement d'entente nationale de Tripoli, quelques heures après que le Maréchal Haftar a annoncé l'expiration de son mandat et de l'accord qui l'avait institué.

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«Les ministres (tunisien, algérien et égyptien des Affaires étrangères, ndlr) ont renouvelé leur soutien à l'Accord politique libyen en tant que cadre pour une solution politique en Libye», a annoncé le 17 décembre Khemaïes Jhinaoui, le chef de la diplomatie tunisienne, dans une déclaration lue devant la presse.

Les ministres engagés dans cette initiative, initiée par le président tunisien en février 2017, se sont alignés, en s'en félicitant, sur une déclaration du Conseil de sécurité à propos de «la situation en Libye», en date du 14 décembre 2017. Les Nations unies y rappelaient leur soutien à l'accord politique de Skhirat au Maroc, signé le 17 décembre 2015, et au gouvernement d'entente nationale qui en est l'émanation.

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«Les ministres ont insisté sur leur refus de toute intervention extérieure en Libye, ainsi que de (..) toute tentative de la part des parties libyennes visant à porter atteinte au processus politique». Une allusion à peine voilée à une déclaration, faite quelques heures plus tôt, par le commandant en chef de l'armée nationale libyenne, le Maréchal Khalifa Haftar. L'homme fort de l'Est libyen y annonçait l'expiration de l'Accord de Skhirat, et par voie de conséquence, du gouvernement d'entente nationale. D'un strict point de vue légal, il semble qu'Haftar ait raison, selon l'universitaire Rafaa Tabib, chercheur en géopolitique.

«L'accord de Skhirat a doté le gouvernement de Fayez Sarraj d'un mandat renouvelable une seule fois. La date butoir ayant été atteinte, il sera difficile désormais de faire pression sur le parlement (pro-Haftar, ndlr) pour compléter, comme prévu, le paysage institutionnel et politique libyen», a déclaré à Sputnik Rafaa Tabib.

Cette annonce pourrait préfigurer, pour Tabib, la marche de l'armée du Maréchal Haftar sur Tripoli, «profitant de ce vide institutionnel». Une initiative qui risque, toutefois, d'exposer Haftar à des sanctions internationales, ainsi qu'il a lui-même révélé dans son discours.

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«Nous nous soumettons exclusivement à la volonté du peuple libyen libre, car il est l'unique source d'autorité et le seul maître à bord », a pourtant assené Haftar.

La Libye patauge dans l'instabilité politique et sécuritaire depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, chassé du pouvoir par une insurrection soutenue par une coalition militaire internationale.

Depuis, le pays est partagé en deux centres de pouvoir, l'un à l'Est, l'autre à l'Ouest, alors qu'une multitude de médiations, régionales et internationales, se poursuivent sous l'égide des Nations unies.

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