Afin de stopper les traversées et bloquer les migrants en Libye, les gouvernements européens se rendent complices de la torture et des abus endurés par des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants détenus par les autorités libyennes de l'immigration dans des conditions épouvantables, alors que les gardes-côtes libyens collaborent avec des passeurs, signale Amnesty International dans un rapport.
«Nous avons besoin d'alternatives légales pour que les passeurs ne soient plus l'unique variante. Nous avons besoin de quotas réels pour que les migrants puissent gagner directement un pays européen quelconque, du moins pour une certaine période», a déclaré à Sputnik Pal Nesse, du Conseil norvégien aux réfugiés, commentant la proposition du président du Conseil européen Donald Tusk de renoncer au système des quotas obligatoires.
Quant à l'abandon éventuel des quotas d'accueil de migrants, soutenu par la Hongrie, la Pologne et la République tchèque, l'interlocuteur de l'agence a estimé que même si la demande des pays évoqués était satisfaite, le reste de l'Europe pourrait venir à bout du problème sans eux.
«En réalité, c'est la volonté politique qui est nécessaire pour reconnaître la nécessité d'agir afin de désamorcer la crise et ce, d'autant plus que l'Europe n'est pas confrontée à une véritable invasion de migrants et de réfugiés», a-t-il affirmé.
Et de rappeler que le nombre de migrants en Europe dans les années 1990 pendant les guerres en ex-Yougoslavie était de loin supérieur à celui d'aujourd'hui.
De son côté, la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) Cécile Pouilly a indiqué à Sputnik que l'Europe avait affaire aujourd'hui à des flux migratoires mixtes, bien des migrants cherchant essentiellement une vie meilleure.
«Néanmoins, environ 20% d'entre eux ont effectivement besoin d'une protection internationale», a-t-elle reconnu.
Quoi qu'il en soit, Mme Pouilly a refusé de commenter les perspectives d'abandon éventuel par l'Union européenne de son système des quotas obligatoires, disant seulement qu'il fallait absolument diminuer la pression à laquelle étaient exposés les pays aux frontières de l'UE, notamment l'Italie et la Grèce.