Les Rohingyas et le djihadisme

Le Désordre mondial avec Rachel Marsden
Le Désordre mondial avec Rachel Marsden - Sputnik Afrique
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La minorité musulmane des Rohingyas est persécutée depuis de nombreuses années en Birmanie, une nouvelle qui fait la Une des médias occidentaux depuis quelques mois. Rachel Marsden recevait à ce sujet Olivier Guillard, directeur de recherche Asie à l’IRIS, et Olivier FrèreJacques, journaliste et président de l’association Village Karenni.

La situation en Birmanie est extrêmement complexe selon Olivier Guillard, directeur de recherche Asie à l'IRIS. Le pays est divisé en 135 groupes ethniques différents, dont les Rohingyas. Cette minorité, représentant 1 à 2% de la population, est dénuée de droits: «sa citoyenneté n'existe plus depuis le début des années 80, on n'a pas le droit d'aller à l'école, on n'a pas le droit de se déplacer». Il explique ainsi ce terme régulièrement utilisé de 3e Djihad: «on observe cela dans la région depuis une dizaine d'années, il y a une radicalisation progressive d'une frange de la population qui est excédée».

Olivier Guillard considère que les persécutions se sont précipitées envers les Rohingyas cette année, car «fin juillet en Arakhan, c'est-à-dire une partie de la population entourée par des radicaux, attaquait une trentaine de postes de police et une base militaire. Ça a fait un certain nombre de victimes, l'armée et la police ont engagé une opération contre-insurrectionnelle pour essayer de se débarrasser de cette menace. Ça a donné lieu malheureusement à un exode très important de plusieurs centaines de milliers d'individus en direction de terres moins hostiles, donc le Bangladesh.»

«Si les Rohingyas sont aussi rejetés par la population birmane, c'est aussi lié à leur histoire», selon Olivier FrèreJacques, journaliste et président de l'association Village Karenni. Il rappelle ainsi qu'ils «ont été supplétifs de l'armée britannique au XIXe siècle entre 1824-1826 puis en 1948 avant l'indépendance du pays».

Le journaliste estime enfin que «si l'on parle beaucoup des Rohingyas, c'est aussi parce qu'on est dans un contexte de guerre dans le monde contre le terrorisme islamique. Pour une fois, on peut montrer que les musulmans ne sont pas seulement les agresseurs, mais peuvent être aussi les agressés, et ça a été l'occasion pour les communautés musulmanes dans le monde de pointer du doigt à juste titre le fait que le peuple Rohingya est en cours de génocide et c'est tout à fait légitime. Mais du coup, on parle essentiellement de ça, alors qu'aujourd'hui il y a d'autres minorités ethniques en Birmanie qui sont persécutées depuis très longtemps également.»

Retrouvez l'intégralité de l'émission en vidéo sur notre chaîne YouTube Radio Sputnik

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