«Mon ennemi, c'est la finance»: souvenez-vous de cette phrase de François Hollande lors du discours du Bourget en 2012. Selon Jean-Michel Apathie, qui officie à France Info, le propos aurait des relents d'antisémitisme. Se développe en effet de nos jours un discours qui assimile la critique de la financiarisation à de l'antisémitisme. Cet éditorialiste s'est notamment fait le héraut de cet amalgame, malgré les nombreux ouvrages de spécialistes, très critiques quant à cette forme prise par la mondialisation.
Philippe Moreau-Defarges, ancien diplomate et spécialiste des questions européennes, considère que «dès qu'il y a crise, il y a antisémitisme. Et ce que dit M. Apathie est extrêmement important et intéressant, c'est quand même quelqu'un de populaire. Et donc, sous couvert de condamnation de l'antisémitisme, il fait de l'antisémitisme et c'est très grave».
Puis il ajoute ainsi que la mondialisation est irréversible: «la mondialisation financière est inéluctable et le premier qui l'a dit, c'est Karl Marx. L'un des plus beaux textes sur la mondialisation, c'est le manifeste du Parti communiste». Selon lui, un phénomène qui serait lié «à l'augmentation du nombre des hommes et à l'appropriation du monde par les hommes». Il préconise ainsi: «La seule solution, c'est la gouvernance mondiale, c'est d'organiser la planète à l'échelle globale».
Rémi Bourgeot, économiste et chercheur associé à l'IRIS, ne partage pas l'avis de l'ancien diplomate. Pour lui, l'idée d'une gouvernance mondiale ne réglerait pas plus le système et ne serait «pas non plus omnisciente». Selon le chercheur, la mondialisation financière n'est pas viable: «le système n'est pas stable», assène-t-il. Mais au-delà des crises systémiques, l'économiste de l'IRIS pose la «question plus fondamentale du développement des pays […] équilibre instable qui empêche le développement des pays qui se traduit par une croissance faible pour les pays développés, mais qui pose le même type de problème pour les pays émergents qui […] commencent à se désindustrialiser»
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