L'histoire de ce syndicat de drogue redoutable a commencé dans la cellule d'une prison de Lisbonne où Oleg Pruteanu, alias Borman, purgeait sa peine, écrit lundi le quotidien Izvestia. En 2004, c'est dans cette prison qu'il a fait la connaissance d'un autre criminel moldave: Sacha le sportif (Simion Stegarescu). Quelques années plus tard ils ont été rejoints par Miguel, Espagnol d'origine marocaine (le vrai nom n'est pas dévoilé dans l'intérêt de l'enquête), accusé de trafic de drogue (arrêté alors qu'il transportait plus de 200 kg de stupéfiants). Ce dernier avait des contacts fiables avec les producteurs de haschich marocains. C'est lui qui a décrit à ses codétenus un plan pour mettre en place un trafic de drogue.
La même année ont eu lieu des arrestations ponctuelles de membres de leur bande. Mais ce sont les policiers anti-drogue russes qui ont fait le lien entre eux.
Grâce au travail efficace à la frontière russe et dans la région de Moscou, plusieurs livraisons de drogue, de dizaines et parfois de centaines de kilos, ont été saisies.
A cette époque, la peine pour ces crimes était déjà durcie en Russie et c'est pourquoi, pour bénéficier d'une réduction de peine, de nombreux trafiquants acceptaient de collaborer avec les enquêteurs.
Ils fournissaient ainsi aux policiers des informations précieuses. A partir de données disparates, les enquêteurs ont réussi à constituer un schéma détaillé avec les adresses concrètes des entrepôts, les noms des participants et les plaques de voitures qui transportaient le haschich. Une grande partie de ces données concernait la partie espagnole de la bande.
Les informations ont été envoyées aux policiers espagnols et les forces de l'ordre du Belarus, de la Moldavie et de l'Allemagne se sont jointes à l'enquête.
Les services anti-drogue russes pensent que même en l'absence de leaders, qui sont en prison pour la plupart, ce groupe criminel poursuivra ses livraisons malgré le risque d'arrestation maximal. Avec la perte de ce canal, le groupuscule de Borman sera privé de moyens de subsistance, l'alimentation des complices en prison cessera et il n'y aura plus d'argent pour acheter le silence des témoins.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur de l'article repris d'un média russe et traduit dans son intégralité en français.