Un rapport sur le salaire minimum rédigé par un groupe d'experts et commandé par le gouvernement vient d'être publié. Il préconise d'en changer les règles d'indexation ce qui aboutirait, de fait, à geler le SMIC. Évidemment, de nombreux rapports ont été produits visant tous à « démontrer », et l'on mettra ce terme entre parenthèses, que le SMIC avait un effet négatif sur l'emploi. Mais qu'en est-il en réalité?
De nombreux dysfonctionnements sont dénoncés dans les mécanismes du SMIC. Ainsi, Philippe Béchade président du think-tank les Econoclastes et rédacteur en chef de La Bourse au quotidien, parle d'un «totem» après la suppression de l'ISF. Ce salaire minimum «date effectivement des années 70, sans avoir été remis en cause et dont on n'a pas analysé les conséquences, les tenants et les aboutissants, depuis 45 ans. Or depuis 45 ans, vous avez vu le cout de la vie dans les métropoles où il y a de l'emploi, le prix du m2, des loyers exploser ».
Pour David Cayla, chercheur en économie politique à l'université d'Angers, l'initiative de ce groupe d'experts est à «prendre au sérieux» car ce sont des économistes «qui sont bien connus pour leur hostilité au SMIC, ce n'était pas innocent. L'objectif d'Emmanuel Macron, c'est d'engager un débat sur la question du SMIC, de fait, sa baisse ou en tout cas la fin de son indexation automatique, c'est un débat qui vient de loin ».
Mais pourquoi cette question du SMIC surgit-elle dans l'agenda politique à ce moment précis? Le journaliste économique et membre du Comité Orwell Benjamin Masse-Stamberger considère qu'il y a «une scénarisation du gouvernement qui est en deux temps: dans un premier temps, on lance un ballon d'essai, on met le débat sur la table […] après on a un tollé puis […] dans un second temps, certainement dans le courant du quinquennat, quand l'opinion sera sensibilisée et que politiquement, ça sera possible de le faire».
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