La commission chargée de l'investigation concernant la concentration élevée de ruthénium-106 détectée au sud de l'Oural a fait savoir qu'il était très probable que cette émission ait été provoquée par un satellite ayant brûlé dans l'atmosphère, à bord duquel il y aurait eu la source de ce radio-isotope. La commission est composée de représentants du conglomérat nucléaire public russe Rosatom, de l'Institut du développement de l'énergie nucléaire et de l'Agence fédérale biomédicale.
Roscosmos, l'agence chargée du programme spatial civil russe, n'a pas commenté les résultats provisoires de l'investigation, en déclarant qu'elle attendait les conclusions finales de la commission.
Un chercheur de l'Académie russe des études spatiales Tsiolkovski, Alexandre Zheleznyakov, a mis en cause cette nouvelle version, en expliquant que la chute d'un satellite aurait été remarquée a priori.
«Toutes les orbites d'enterrement des appareils spatiaux usés de ce genre sont surveillées très rigoureusement, notamment par les systèmes de surveillance américains. Si une menace de désorbitation d'un tel objet était réelle, cela aurait fait aussitôt du bruit, et pas seulement en Russie», a déclaré le chercheur russe cité par RBC.
Le rédacteur en chef du site Atominfo, Alexandre Ouvarov, a, à son tour, présupposé que c'était «un satellite de surveillance» qui avait brûlé dans l'atmosphère. Selon lui, ruthénium n'est pas une source d'énergie convenable à cause de sa vie assez courte (une année). C'est pourquoi ce radio-isotope est utilisé principalement pour des satellites placés en orbite basse et dont le vol n'est pas long. Il peut donc s'agir d'un satellite de surveillance.
Entre le 29 septembre et le 3 octobre, une concentration élevée de Ru-106 a été détectée en Europe. Fin novembre, le Service fédéral pour l'hydrométéorologie et le contrôle de l'environnement (Rosguidromet) a confirmé avoir détecté une émission radioactive puissante près de la ville russe de Tcheliabinsk.