Le Q.I. est à 80% génétique, alors que sa baisse a des origines économiques et sociales, liées entre autres à la révolution industrielle, a estimé dans un entretien accordé à Sputnik le professeur à l'Université d'Oulu (Finlande), Edward Dutton, dont la position n'a pas été prise en compte dans le documentaire présenté par Arte.
«Plus les personnes, y compris les femmes, sont instruites, plus elles sont impliquées dans la production. Ainsi, dans les pays industrialisés, les parents à un Q.I. élevé font de moins en moins d'enfants», a expliqué l'interlocuteur de l'agence qui rejette la théorie environnementale de la baisse du quotient intellectuel.
Selon ce dernier, les personnes avec un Q.I. élevé font moins d'enfants que ceux avec un Q.I. plus faible, ce qui tend au fil des années à faire baisser la population qui possède un Q.I. plus important.
«Avant la révolution industrielle, dans chaque génération, chez 50% de la population plus riche, 40% plus d'enfants survivaient que chez 50% des gens plus pauvres. Cela signifie que dans chaque génération, le Q.I. ne cessait d'augmenter. Cela s'est produit du Moyen-Age jusqu'au début des années 1800», a indiqué l'anthropologue.
Selon ce dernier, l'instruction qui ne cessait de progresser a permis l'apparition de vaccins qui ont réduit considérablement la mortalité infantile. Par ailleurs, les moyens de contraception ont aidé les gens à améliorer leur planning familial.
«Dans des familles pauvres, de plus en plus d'enfants survivaient grâce à des vaccinations, alors que les familles aux revenus confortables préféraient en avoir moins. Avec le développement du féminisme, les femmes dépensaient plus de temps pour leur instruction au lieu de mettre au monde des enfants», a indiqué M.Dutton.
Et d'ajouter que les familles religieuses avaient en règle générale plus d'enfants avec un Q.I. plus faible.
Ainsi, pendant un certain temps dans la période d'après-guerre, le Q.I. a augmenté sur plusieurs générations. Il aurait même augmenté de trois points par décennie selon une méta-analyse recensant plus de 200 études. Une augmentation qui s'explique notamment par l'amélioration des conditions de vie, de l'alimentation et de l'éducation.
Les partisans de la théorie environnementale estiment que la baisse actuelle du Q.I. est liée à des facteurs écologiques, alors que M.Dutton assure que les causes en sont génétiques.
«Nous n'y pouvons rien», résume-t-il à la différence de ses opposants affirmant qu'il fallait tout simplement pour y remédier à protéger l'environnement.