Quand des «Trains de propagande» sillonnaient la Russie soviétique
Quand des «Trains de propagande» sillonnaient la Russie soviétique
Sputnik Afrique
Commémorant le centenaire de la Révolution, les historiens russes nous montrent des pages oubliées de l'histoire de l'art, souvent étroitement liée à... 05.12.2017, Sputnik Afrique
Commémorant le centenaire de la Révolution, les historiens russes nous montrent des pages oubliées de l'histoire de l'art, souvent étroitement liée à l'idéologie. Une exposition moscovite nous dévoile un phénomène marquant des années qui ont suivi la révolution de 1917.
Les musées, les galeries et les centres culturels russes continuent de commémorer le centenaire de la Révolution d'octobre qui a changé pour toujours la vie en Russie mais aussi dans le monde entier.
L'exposition «Trains de propagande» réalisé par le Centre d'avant-garde basé à Moscou, est consacrée à un phénomène culturel très particulier des premières années post-révolutionnaires. Ce projet fut une incarnation de l'idée-clé du début du XXe siècle, d'une synthèse de la technique et de l'art, d'un mariage de différentes fonctions et images au sein d'un phénomène nouveau, a raconté à Sputnik l'historienne de l'architecture Alexandra Selivanova, l'un des principaux organisateurs de l'exposition.
Un «Train de propagande» était un «alliage» d'une exposition, d'un théâtre, d'une tribune, d'un cinéma et d'une bibliothèque, le tout mis sur les rails et voyageant à travers le pays, du nord au sud et de l'ouest à l'est, en pleine guerre civile.
Il s'agit de véritables trains formés dès 1918 sur l'ordonnance du Comité exécutif central panrusse (VTsIK), la plus haute autorité législative et administrative de la Russie soviétique de l'époque.
Ces trains jouaient un important rôle politique et social, poursuit Mme Selivanova. Ils représentaient pour le pouvoir un instrument majeur destiné à réunir les différentes régions d'un pays déchiré par la guerre civile. Ils transmettaient un message artistique et idéologique qui devait rallier un maximum d'habitants de la Russie à l'idée soviétique.
Les habitants pouvaient y trouver de la littérature consacrée au nouvel État soviétique, qu'on pouvait emprunter à la bibliothèque, acheter ou même recevoir en cadeau, mais aussi voir un film ou un spectacle, écouter une intervention d'un spécialiste qui faisait partie de l'équipage ou un enregistrement audio de Vladimir Lénine ou d'autres leaders du jeune État. Chaque train avait aussi une imprimerie qui sortait des journaux décrivant l'actuelle situation dans le pays et les activités du pouvoir en place. Bref, un miracle sur roues pour un habitant d'un coin perdu des steppes ou des forêts.
Pendant deux ans, cinq trains ont été formés et — ce qui est le plus remarquable pour le spectateur — peints par des artistes de talents dont les futurs leaders de l'avant-garde russe. Les rames ont réalisé 19 voyages entre Odessa (sur la mer Noire) et Irkoutsk (en Sibérie), entre Vologda (au Nord) et Bakou (en Azerbaïdjan contemporain).
Le Centre de l'avant-garde accompagne les photos rarissimes de ces trains d'affiches soviétiques de propagande où l'on trouve notamment Vladimir Lénine en personne en tant que personnage d'une bande dessinée…
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