En 2017, les pays émergents ont pour la première fois émis des obligations à long terme (10 ans et plus) pour plus de 500 milliards de dollars, a annoncé la société de plateforme financière Dealogic.
Ces rythmes impressionnants s’expliquent avant tout par une demande élevée d’actifs à forte rentabilité. Environ un tiers de ces fonds ont été versés par des emprunteurs souverains et des entreprises connexes, 37% par des groupes privés et le reste par des institutions financières. Ces chiffres tiennent compte de l'émission d'obligations en monnaie nationale et étrangère, mais pas des obligations qui ont été vendues aux enchères.
Leurs recherches d’actifs plus rentables ont fait grimper la demande d’obligations présentant des risques de crédit plus élevés. D’ailleurs, la croissance économique mondiale protège bien l’économie des pays en voie de développement, d’après Angus Bell, responsable de Goldman Sachs Asset Management, cité par le journal Financial Times.
Plus longue est l’échéance des obligations dont le taux de rendement est historiquement faible, plus le risque est élevé pour les investisseurs. Mais la légère baisse des prix des actifs enregistrée récemment sur les marchés émergents a attiré de nombreux acheteurs.
Les fonds de pensions locaux, les compagnies d’assurance et d’autres institutions financières manifestent aussi de l’intérêt pour les obligations des pays émergents. Cela ne fait que renforcer ces actifs.
Parmi les pays ayant émis des obligations à long terme pour des sommes importantes en 2017, Dealogic cite l’Autriche (3,5 milliards d’euros), ainsi que la Russie (2 milliards de dollars), l’Égypte, l’Arabie Saoudite, l’Emirat d’Abou Dhabi et le Koweït qui ont émis des obligations venant à échéance dans 30 ans.
Le ministère russe des Finances a en outre émis en juin des obligations souveraines pour un milliard de dollars arrivant à échéance dans 10 ans.