Ce nouveau flux permet d'obtenir un métal inédit présentant une résistance accrue à la corrosion et affichant de grandes propriétés mécaniques. Les éléments structurels et les détails en magnésium permettront de réduire considérablement la masse des avions et des voitures.
Le magnésium est un métal très léger dont la densité (1,73g/cm3) est inférieure à celle du titane (4,5g/cm3) ou de l'aluminium (2,7g/cm3). Pour l'aviation et l'espace, où une bataille pour chaque kilogramme fait rage, cela représente une différence véritablement conséquente. Cependant, la faible résistance à la corrosion des alliages de magnésium d'origine russe ne permet pas de les utiliser dans la construction aéronautique, spatiale et automobile, ce qui impacte négativement la compétitivité des matériaux russes sur le marché mondial.
C'est la raison pour laquelle déjà à l'aube de l'industrie magnésique de telles mesures ont été élaborées: un sel fusible — le flux — est appliqué sur la surface du métal fondu qui coule, préservant le métal contre l'oxydation et l'inflammation. En moyenne, 300 kg de flux sont nécessaires pour la fusion, le raffinage et les opérations auxiliaires pour la production d'une tonne d'alliage magnésique.
Les chercheurs du MISiS ont utilisé de la carnallite, une roche de l'Oural, en tant que base du flux. Ils y ont injecté seulement 30% de chlorure de calcium pour obtenir un flux à l'effet purificateur élevé. Cette solution améliorée et ce moyen de fabrication assurent une bonne fluidité, une longue durée entre l'application du flux et l'apparition des premiers foyers d'inflammation à la surface du métal fondu et surtout une absence totale de défauts dans les inclusions salines. Au final, cette technologie garantit une augmentation de la résistance corrosive des pièces magnésiques, une diminution des pertes de composants de l'alliage et, par conséquent, une composition chimique stable des alliages.
«L'utilisation de cette technologie mise au point par le MISiS, conjointement avec son partenaire industriel OK STROIBIS (le plus grand producteur russe de matériaux auxiliaires pour la métallurgie non ferreuse), permettra d'exclure la formation de résidus contenant du baryum toxique, d'améliorer la qualité de l'alliage magnésique produit, d'accroître sa compétitivité sur le marché national et extérieur et, finalement, de permettre la diminution des importations dans le secteur aérospatial et automobile de l'industrie russe du fait de ces nouveaux produits de substitution», a déclaré Anton Nalivaïko, ingénieur en chef du Centre d'ingénierie des technologies industrielles du MISiS.
Les ingénieurs travaillent actuellement à la création d'une plate-forme expérimentale pour obtenir un échantillon-test de flux de haute efficacité pour des essais en laboratoire à plus grande échelle.