La population de l'Ogoniland se félicite du triomphe de la justice, a déclaré à Sputnik Fegalo Nsuke, commentant le rapport d'Amnesty International qui insiste sur les poursuites judiciaires contre Shell, complice des crimes commis contre le peuple ogoni.
«Peu importe que beaucoup de temps s'est écoulé depuis. Le principal est que nous avons obtenu que la vérité éclate au grand jour et que le monde apprenne enfin que les autorités nigérianes couvraient Shell et n'avaient pas enquêté une seule fois sur les activités de ce géant pétrolier», a indiqué l'interlocuteur de l'agence.
Et d'ajouter que Shell payerait tôt ou tard pour tout le mal fait aux Ogonis.
«À l'heure actuelle, nous essayons de mobiliser nos membres à empêcher les tentatives de Shell d'étendre l'extraction de brut dans l'Ogoniland», a poursuivi le militant.
Selon ce dernier, son mouvement revendique l'existence au Nigeria d'un groupe ethnique bien réel, le peuple ogoni qui apporte une contribution de poids dans l'économie nationale.
«Nous voulons faire partie du Nigeria, en tant que peuple ogoni», a conclu l'interlocuteur de Sputnik.
Selon le rapport d'Amnesty International «Shell: complicité d'homicides?», Shell aurait une lourde responsabilité dans des exactions commises dans les années 1990 contre des populations du sud-est du Nigeria, immense zone d'extraction de l'or noir. La campagne militaire destinée notamment à faire taire les Ogonis protestants contre la pollution imputable à Shell a donné lieu à des violations graves et généralisées des droits de l'Homme, dont beaucoup constituaient des infractions pénales.