Le Président des États-Unis a retweeté mercredi des vidéos hostiles aux musulmans propagées par l'extrême droite britannique, un geste de parrainage politique que l'ancien leader de Ku Klux Klan, David Duke, n'a pas tardé à saluer en termes élogieux, relate le journal The Independent.
Le partisan de Donald Trump de longue date, Duke a affirmé que le Président américain avait «montré ce que les médias frauduleux ne rapportaient pas». «Dieu merci!», aurait-il lancé dans la foulée.
#Breaking: #Trump 'wrong' to retweet anti-Muslim videos, says #DowningStreet [@The_NewArab]… https://t.co/D1rVqJmo2S
— Gulf Int'l Forum (@GulfIntlForum) 29 ноября 2017 г.
Les trois vidéos en question, de sources diverses, ont été tweetées par Jayda Fransen, vice-présidente d'un petit parti d'extrême droite, Britain First, et sont intitulées: «Un migrant musulman tabasse un Néerlandais en béquilles!», «Un musulman détruit une statue de la Vierge Marie!» et «Foule islamiste pousse un adolescent du toit et le bat à mort!».
Cette dernière vidéo a été filmée en 2013 en Egypte durant des manifestations contre Abdel Fattah Al-Sissi, alors chef de l'armée; elle a été utilisée dans le procès d'un homme ayant participé aux violences. Elle est montrée sans contexte, tout comme les deux autres, et dans un but apparent de généralisation contre les musulmans et l'islam, quelles que soient les circonstances des scènes filmées.
La porte-parole de la Maison-Blanche, Sarah Sanders, a d'ailleurs estimé que la véracité des vidéos n'était pas le sujet. «La menace est réelle, c'est ce dont parle le Président: le besoin de sécurité nationale et de dépenses militaires. Ce sont des choses très réelles, il n'y a rien de faux à ce sujet».
Jayda Fransen s'est en revanche félicitée de la publicité qui lui est soudainement offerte, tweetant: «Que Dieu vous bénisse Trump! Qu'il bénisse l'Amérique».
Britain First, qui n'a gagné aucun mandat électoral depuis sa fondation en 2011 par d'anciens membres du Parti national britannique (BNP), a fait des musulmans l'une de ses principales cibles, organisant notamment des piquets devant des mosquées en arborant des croix chrétiennes.
Mme Fransen a été condamnée en 2016 à une amende pour avoir insulté une femme portant le voile durant une «patrouille chrétienne».