La plaque commémorative qui dit: «Indésirée est le prénom de bien des filles dans notre Monténégro» a été installée dans le cadre d'une performance organisée dans la capitale monténégrine pour protester contre les inégalités de genre. Elles persistent au sein des familles restant très traditionnelles et attachées à la lignée masculine, a déclaré Maja Raicevic à Sputnik.
«Nous voulons engager un dialogue public en vue de surmonter un système de valeurs au sein duquel les bébés-filles n'ont pas les mêmes droits que les bébés-garçons. Le phénomène de "masculinisation" des naissances se répercute de façon très négative sur le statut des femmes dans toutes les sphères de la vie au Monténégro. Comme résultat, on constate de plus en plus d'avortements sélectifs et d'abus de tests prénatals», a indiqué l'interlocutrice de l'agence.
Et d'ajouter que le centre n'était évidemment pas contre le droit des femmes à l'IVG, mais rejetait catégoriquement la préférence traditionnelle pour les naissances masculines.
Une autre interlocutrice de Sputnik Olivera Miljanovic, du Centre clinique monténégrin, a rappelé que, selon les spécialistes, on parle de rapport des sexes déséquilibré lorsqu'il dépasse les 105 garçons pour 100 filles.
Mme Miljanovic a relevé qu'en 2016, pour la première fois depuis les quinze dernières années, le rapport des sexes négatif avait été surmonté au Monténégro. Au lieu des habituels 110 garçons pour 100 filles, seulement 103 garçons avaient vu le jour.
«S'agit-il d'une lumière au bout du tunnel? […] Il est difficile de le dire avec les résultats d'une seule année», a-t-elle résumé.
Les observateurs constatent que le déséquilibre du rapport des sexes au Monténégro reflète un problème de fond, une question de société qui se traduit dans les rapports hommes-femmes et dans le traitement de la différence sexuelle au quotidien.