Emmanuel Macron a tenté de parler sur un pied d'égalité avec les étudiants de l'université de Ouagadougou, au Burkina Faso, où il a prononcé un discours le 28 novembre. Mais les blagues du Président de la République ont été jugées inappropriées par de nombreux internautes.
«Quelque part, vous me parlez comme si j'étais encore une puissance coloniale. Mais moi, je ne veux pas m'occuper de l'électricité dans les universités au Burkina Faso. C'est le travail du président [du Burkina Faso]», s'est exclamé M. Macron, et puis a lancé à son homologue burkinabé: «Du coup, il s'en va… Reste là! Du coup, il est parti réparer la climatisation…».
En effet, au moment de cette déclaration, Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso, était en train de quitter la salle, ce qui n'a pas échappé à l'attention des internautes:
Suis-je le seul à avoir trouvé #Macron bizarre au #BurkinaFaso à l'université?
— 🎈Mormach (@mormach) 29 ноября 2017 г.
Etait-il hors de contrôle?
A sa manière de s'adresser au président et de l'humilier publiquement, provoquant même son départ de la salle, on peut en douter? pic.twitter.com/gwOzVwCW2W
#BurkinaFaso. Les #macronistes expliquent la sortie précipitée de #Kaboré après la vanne foireuse de #Macron sur l'électricité puis la climatisation: il est allé aux toilettes! En plein milieu d'une phrase, et comme #parhasard, cette phrase-là?? #enfumage #désinformation pic.twitter.com/jd7txK7vak
— Vφxi (@voxalti) 29 ноября 2017 г.
Le comportement de M. Macron a été jugé «humiliant» sur la Toile, le Président étant qualifié d'«administrateur colonial»:
Macron s’est comporté à #Ouagadougou comme un administrateur coloniale,Paternalisme,Donneur de leçon et ce permet même de ce foutre de la gueule du Président Burkinabé.BREF!!!
— Ankh ☥ (@FrenchAnkh) 28 ноября 2017 г.
La Françafrique n’est pas morte encore.
Le gars a été élu grâce à 8.6 millions de crétins et de crédules mais il se prend pour le maître du monde…
— MMM (@Maddiemaxie) 29 ноября 2017 г.
Il se croit donc permis d'insulter tout le monde.
Pour une fois que ce n'est pas nous, au moins, ça change…#MacronOuagadougou #BurkinaFaso https://t.co/loYWul5Cai
Après le départ de son homologue burkinabé, Emmanuel Macron a continué la discussion avec les jeunes. Interpellé par une étudiante sur le faible nombre, selon elle, d'étudiants africains boursiers en France, chiffre qu'elle a comparé au nombre de soldats français présents en Afrique, il a martelé: «Mais mademoiselle, je préférerais vous envoyer beaucoup moins de soldats […] Ne venez pas me raconter… me parler comme ça des soldats français! Vous ne devez qu'une chose pour les soldats français: les applaudir».
Certains internautes ont estimé que cette déclaration de M. Macron était «arrogante» et «paternaliste»:
#MacronOuagadougou "On a l'impression que #Macron est parfois ivre de lui-même, ivre de contentement. On le voit à sa manière de se frotter les mains, à la manière qu'il se pourlèche. Il est très largement hors de contrôle." pic.twitter.com/xVOrzhF17a
— 🐸✨CESTMOI✨ن 🐸™️ (@_Math_D69) 28 ноября 2017 г.
Macron s’est comporté à #Ouagadougou comme un un petit administrateur de la coloniale, imbibé d’absinthe. Paternalisme, défense du franc CFA, glorification de soldats 🇫🇷 accusés de viols en #Centrafrique.
— THOMAS DIETRICH (@thomasdietrich0) 28 ноября 2017 г.
La Françafrique n’est pas morte. Définitivement.pic.twitter.com/OAhdxX1ztr
Ce n'est pas pour la première fois que les blagues du Président de la République choquent le public. En juin dernier, lors de son déplacement en Bretagne, Emmanuel Macron avait ironisé de manière maladroite sur les kwassas-kwassas, un type de canots de pêche des Comores, qui sont souvent utilisés par les passeurs pour emmener des migrants des Comores vers Mayotte, territoire français.
Si sur le fond #Macron a raison, sur la forme, c'est profondément honteux. Quelle image déplorable donnée de la #France après le précédent "kwassa kwassa". Et on va continuer à se focaliser seulement sur #Trump? #BurkinaFaso #Ouagadougou
— Jean-René LAGET (@JEANRENELAGET) 28 ноября 2017 г.
Le 27 novembre, Emmanuel Macron a entamé une tournée africaine, durant laquelle il entend se rendre au Burkina Faso, en Côte d'Ivoire et au Ghana. À l'occasion de ce voyage, il affirme vouloir ouvrir une nouvelle page des relations franco-africaines.