Tant Alep-Est en Syrie que Mossoul en Irak ont été sous contrôle des djihadistes, et dans ces deux cas, les médias occidentaux ont sciemment ignoré les faits, tout en fabriquant des «fake news» à la chaîne, a déclaré à Sputnik Joachim Guilliard, l'un des rapporteurs au Congrès sur la militarisation des médias qui s'est déroulé les 18 et 19 novembre à Tübingen, en Allemagne.
Dans ce document intitulé «Guerre réelle et fake news: batailles pour Mossoul et Alep», l'interlocuteur de l'agence s'est intéressé aux similitudes et aux différences dans le traitement médiatique de ces deux campagnes militaires.
«Dans le cas de la Syrie, la propagande occidentale était puissante, comme jamais elle ne l'avait été depuis plusieurs années. […] La principale tâche de cette propagande consistait à dissimuler tout bonnement l'essentiel de la vérité et à ne pas divulguer d'informations sur les victimes à Mossoul. Le sort des personnes qui s'étaient retrouvées assiégées dans Alep et leurs images étaient bel et bien exploités par les journalistes», a raconté le militant.
Et d'ajouter que ces mêmes médias ne parlaient même pas des personnes victimes du blocus de Mossoul.
«Liés d'"amitié" avec le commandement des troupes irakiennes, les journalistes ne montraient principalement que les soldats fêtant la prise d'un nouveau quartier. Lors de l'opération de Mossoul, personne n'a essayé, ne serait-ce qu'une fois, de faire compatir au sort des civils restés dans la ville», a poursuivi M.Guilliard.
Selon ce dernier, les combats pour la reprise d'Alep-Est ont été couverts de sorte à ce qu'on ait l'impression que l'armée syrienne et les troupes aérospatiales russes n'attaquaient que des civils innocents.
«Rien n'était pratiquement dit des terroristes. […] En Allemagne, les médias omettaient même de mentionner que les terroristes ne cessaient de pilonner la partie ouest d'Alep. La presse a tout simplement rendu "invisibles" les adversaires de l'armée syrienne et de ses alliés», a constaté l'interlocuteur de Sputnik.
Et de relever qu'en Syrie, les opposants, à savoir les islamistes, étaient présentés par les médias en défenseurs héroïques, alors que les soldats syriens et les pilotes russes étaient associés aux forces du mal.
«À Mossoul, le tableau était tout à fait contraire. Il va sans dire que Daech personnifiait le mal, et pour cette raison, tout ce que la partie adverse faisait était bon et ce, malgré les destructions qui étaient beaucoup plus graves à Mossoul qu'à Alep où elles étaient déjà considérables», a résumé le militant.