Tous les 27 novembre la Russie célèbre le Jour de l'Infanterie de marine. Yann Avril, né français d'une mère russe et d'un père français, et détenteur de la double nationalité française et russe, a évoqué au micro de Sputnik son service dans l'armée russe, au sein du 542e Bataillon d'infanterie de Marine, sur la mer Noire à Sébastopol de 2010 à 2011, à la fonction de tireur-RPG (lance roquette anti-char).
«Le service militaire obligatoire à la majorité est toujours d'actualité en Russie. Une chance pour les Français? Non. Une chance pour les Russes», estime Yann qui a été appelé à faire son service militaire en Russie dès l'obtention du bac en France.
Bien que l'entourage du jeune homme n'ait pas compris son envie de faire l'armée en Russie «en s'imaginant tout de suite des images de la bataille de Verdun mais en Tchétchénie, des visions de bizutage et autres folklores russes alléchants pour les médias mainstream», Yann a choisi de vérifier par lui-même tous les préjugés et clichés pour mieux comprendre les Russes et s'intégrer dans la société s'il décidait de vivre en Russie. Mais ce sont surtout ces amis russes qui on étés étonnés!
«Les Russes eux-mêmes m'ont toujours demandé pourquoi je l'ai fait alors que je pouvais rester en France, vivre à Paris et me passer de tout ça. Et bien, je suis citoyen de la Fédération de Russie, donc obligé. Ce n'est pas une proposition mais une obligation», dit-il
Yann souligne qu'en France c'est un choix depuis 1996, année de la fin du service militaire, et compare l'école publique à l'école de l'armée. Il souligne notamment qu'à la différence de l'armée, l'école est obligatoire et qu'on y enseigne parfois de «mauvaises» choses comme se battre ou fumer par exemple.
«Une fois qu'on est adulte on ne regrette pas d'être allé à l'école, tout comme à l'armée. Quand on sert dans un cadre militaire de qualité, on ne regrette pas une seconde, on en est fier!».
«L'intérêt du service militaire obligatoire est de permettre à la jeunesse d'apprendre à vivre en collectivité, à avoir le sens de la responsabilité et d'autres qualités indispensable pour la vie d'un adulte surtout dans une société infantile», a-t-il expliqué.
C'est ainsi que Yann a passé un an sans permissions dans une caserne ou en manœuvres dans les déserts criméens, au milieu d'un collectif des jeunes hommes venus des quatre coins de la Russie et de différents milieux sociaux.
Et c'est en apprenant que le code militaire entre deux demi heures de sommeil en position de gainage sur les poings que les études de droit à Paris X ont paru être beaucoup plus facile qu'elles ne le seraient.